Franc fort: Coop défie les distributeurs

Dès lundi, Coop va brader à demi-prix les produits provenant d'importateurs qui refusent d'adapter leurs prix à la faiblesse actuelle de l'euro, et ce jusqu'à épuisement des stocks. Le distributeur promet même de ne pas les remettre en rayon avant qu'ils acceptent de baisser leurs marges.

Selon Le Matin Dimanche, 95 produits des marques L'Oréal, Ferrero et Mars, qui n'ont pas consenti à ces adaptations, disparaîtront des étalages des magasins Coop après épuisement des stocks actuels. Le géant orange placera à la place des produits des panneaux pour informer de sa démarche.

"Trop c'est trop"

Dans diverses publicités diffusées dans la presse, Coop clame "Trop, c'est trop" et dit "lancer une première offensive" en faveur de prix plus bas. Et de regretter de "vaines négociations" avant de dire "non aux profiteurs du taux de change" puis de pointer du doigt les produits Uncle Ben's, Studio Line et Kinder. D'autres marques pourraient suivre, comme Evian ou Danone.

De son côté, Migros assure qu'elle décidera la semaine prochaine si elle sévit ou non vis-à-vis des importateurs. Denner a pour sa part soldé de 20% une cinquantaine de produits, tandis qu'Aldi et Lidl affirment également faire des efforts sur leur assortiment.

Des réactions très positives

Si certains voient dans ces opérations des coups marketing, les réactions sont plutôt positives du côté des consommateurs et des politiciens. Le porte-parole du département de l'Economie Christophe Hans dit se réjouir que les "grands distributeurs utilisent les moyens mis à leur disposition et invitent les consommateurs à faire pareil".

Pour le Surveillant des prix, cette fronde est "le début d'un processus qui montre que, quand les consommateurs font pression, on arrive à des résultats". Il estime que cette opération va aussi booster la concurrence.

Monika Dusong, présidente de la Fédération romande des consommateurs, "applaudit des deux mains cette décision courageuse qui donne un signal fort". "C'est exactement ce que nous demandions." Elle demande également aux consommateurs de ne pas aller acheter les produits boycottés dans d'autres enseignes et regrette tout de même que ce ne soit pas des produits de premières nécessité qui soient soldés.

"La FRC n'a jamais contesté que les prix soient plus élevés de 15 ou 20% en Suisse, car notre pouvoir d'achat est meilleur", note encore Monika Dusong. "Mais sur nombre de produits, nous sommes jusqu'à 188% plus chers", ajoute-t-elle en se référant à une marque de déodorant.

boi