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Les gains de change aussi répercutés chez Coop

La baisse moyenne des prix des 150 articles concernés atteint 10%. Sabine Vulic
La menace du boycott proférée par Coop aura finalement eu des effets.
Les consommateurs suisses peuvent désormais profiter en partie de la répercussion par la grande distribution des gains de change résultant de la force du franc. Après Migros, Coop a obtenu l'accord de fournisseurs de produits en provenance de la zone euro.

La mesure annoncée jeudi par Coop, effective dès samedi, concerne quelque 700 produits de 55 grandes marques internationales. Les baisses convenues par le numéro deux du secteur en Suisse, derrière Migros, peuvent atteindre 20%. Le riz du groupe alimentaire américain Mars que le groupe bâlois menaçait de retirer des rayons voit par ailleurs son prix diminuer de 10%.

Mars Suisse a salué l'accord conclu avec Coop. Le groupe rappelle dans un communiqué qu'il est présent en Suisse depuis 1967 et qu'il y réalise un chiffre d'affaires annuel de 294 millions de francs, avec 107 employés.

La table ronde avec Schneider-Ammann a fait bouger les choses

La situation autour de la question de la répercussion des gains de change a trouvé, dans une large mesure, une issue favorable dans le commerce de détail. La semaine passée, une table ronde sur le sujet au niveau de l'économie dans son ensemble, sous la houlette du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, a joué son rôle pour faire bouger les lignes.

Vendredi dernier, le discounter Denner, contrôlé par Migros, avait fait figure de précurseur en accordant à sa clientèle des baisses de prix, allant aussi jusqu'à 20% pour quelques-uns des produits. Mardi soir, Migros lui-même a annoncé réduire dès lundi de 10 à 20% les prix de plus de 500 produits importés de la zone euro.

Menace de boycott efficace

Mais la charge la plus dure, publiée à grand renfort de pleines pages de publicité dans la presse dominicale, est venue de Coop. Le groupe bâlois avait alors utilisé l'arme de la menace du boycott à l'encontre de Ferrero, Mars et L'Oréal pour amener les fournisseurs à céder sur la question de la répercussion des gains de change.

L'action de Coop divulguée dimanche visait un total de 95 produits représentant un chiffre d'affaires annuel de quelque 30 millions de francs. Les organisations de défense des consommateurs, à commencer par la Fédération romande (FRC), réclamaient depuis des semaines le droit pour le client de profiter des gains de change.

Pour mémoire, le cours de l'euro a chuté de 1,30 franc environ en avril à la quasi-parité la semaine dernière sans que les prix ne bougent. Au cours de ces neuf derniers jours, la monnaie unique européenne s'est redressée de presque 15 centimes.

ats/jzim

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La FRC veut des explications

La Fédération romande des consommateurs (FRC) pousse plus loin l'analyse de la non répercussion des gains de change résultant de l'appréciation du franc. Elle veut savoir pourquoi les marges engrangées par les distributeurs entre 2006 à 2010 ont échappé aux consommateurs.

Ces cinq années correspondent plus ou moins à la période durant laquelle l'euro n'a cessé de céder du terrain contre le franc, du moins à partir de fin 2007. A ce moment-là, la monnaie unique européenne valait 1,68 franc, soit son niveau historiquement le plus élevé. En avril 2011, elle se situait à 1,30 franc environ.

Des enquêteurs ont procédé à des relevés périodiques entre 2006 et 2010 pour près de 100 produits provenant de la zone euro. Il apparaît que seuls huit ont vu leur prix baisser dans la même proportion que le taux de change.

"Dans les autres cas, l'avantage a été confisqué totalement ou partiellement", a écrit jeudi la FRC. "Ce qui peut représenter un manque à gagner pouvant aller jusqu'à près de 50% pour le consommateur", poursuit le communiqué. Sur la base de ses relevés maison, la FRC demande des baisses de prix ciblées et des explications très concrètes à Coop et à Migros.