Les Bourses asiatiques et le pétrole sont reparties en nette baisse vendredi, succombant eux aussi à la nouvelle vague d'inquiétudes sur la croissance mondiale, tandis que l'or, valeur refuge, franchissait un nouveau record.
A Tokyo, l'indice Nikkei 225 des 225 valeurs vedettes a clôturé sur une baisse de 2,51%, Sydney de 3,51% et Séoul a plongé de 6,22%. Hong Kong perdait 2,62% et Shanghai 0,98% peu avant leur clôture.
Bourses occidentales dans la tourmente
Jeudi, les Bourses européennes et américaines ont connu une nouvelle journée noire. La Bourse suisse a clôturé en chute de 4,15%, avec un indice SMI à 5.196 points en recul de 225,21 points. En cours de séance, l'indice SMI était même tombé à -5,21% vers 14h00 GMT, à l'instar des autres Bourses, avant se reprendre pour la clôture 15h30 GMT. Paris a aussi vécu une séance catastrophique, lâchant 5,48%. Milan perdait 6,1%, Madrid 4,7% et Londres 4,49%.
La Bourse de New York a terminé sur la même tendance: l'indice Dow Jones des 30 industrielles a cédé 419,33 points à 10'990,88 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 53,20 points, soit -4,46%, à 1.140,69 points. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 131,05 points (-5,22%) à 2.380,43 points.
Incertitudes sur plusieurs fronts
Les analystes montrent du doigt la crise de la dette dans l'Union européenne et les chiffres publiés aux Etats-Unis, qui n'ont pas rassuré sur les perspectives économiques. En effet, les ventes de logements anciens ont rechuté lourdement en juillet et l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) s'est effondrée au mois d'août. Sur le front de l'emploi, les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la hausse au cours de la deuxième semaine d'août.
Ces mauvaises nouvelles se sont ajoutées à la note des analystes de la banque Morgan Stanley, qui ne tablent plus que sur une croissance de 3,9% dans le monde en 2011 (+4,2% auparavant) et 3,8% en 2012 (+4,5% auparavant).
La valeurs bancaires dévissent
Dans ce contexte tendu, les valeurs bancaires ont souffert en outre des inquiétudes de la Réserve fédérale américaine sur les liquidités des banques européennes et des rumeurs persistantes sur leur fragilité supposée. A Paris, le titre de la Société Générale a lâché 12,34% en clôture, Crédit Agricole 7,29% et BNP Paribas 6,76%.
Preuve de l'aversion pour le risque, les taux des obligations américaines et allemandes à 10 ans évoluaient à leur plus bas niveau historique sur le marché de la dette. Ceux de la France poursuivaient également leur détente. L'or, valeur refuge par excellence, a enregistré un nouveau record en passant au-dessus des 1.816 dollars l'once.
Le franc se renforce encore
Valeur refuge, le franc a confirmé sa force, malgré la nouvelle intervention mercredi de la Banque nationale suisse (BNS) pour tenter de le faire baisser.
Après avoir brièvement passé au-dessus de 1,15 franc en début de matinée, l'euro s'échangeait ainsi à 1,1338 franc vers 18h45 au cours interbancaire moyen, le billet vert à 0,7921 franc après avoir frisé les 80 centimes le matin.
Durant la journée, la devise européenne était redescendue presque à 1,12 franc. L'euro était tombé pratiquement à parité avec le franc il y a un peu plus d'une semaine, à 1,007 franc, son plus bas historique. Le billet vert avait aussi touché le seuil inédit de 70,69 centimes.
L'or, valeur refuge par excellence, a de son côté enregistré un nouveau record en passant au-dessus des 1825 dollars l'once.
agences/cer
Le pétrole plonge aussi
Les prix du pétrole ont fini sur un plongeon de près de 6% jeudi à New York, les mauvaises statistiques économiques et la déroute des places boursières poussant le marché pétrolier à remettre en cause ses espoirs de croissance de la demande d'énergie.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre a terminé à 82,38 dollars, en baisse de 5,20 dollars (5,9%) par rapport à la veille.