Plus d'un quart des dirigeants interrogés indiquent même avoir subi des pertes supérieures à 5%, selon le dernier baromètre des PME établi par Ernst & Young.
Le sondage a été réalisé entre le 18 et le 24 août auprès de 300 petites et moyennes entreprises (PME) helvétiques, période où le franc s'est échangé entre 1,15 et 1,12 franc pour un euro.
Pour l'heure, les carnets de commandes restent néanmoins encore bien remplis et les capacités sont pleinement utilisées, notent les sociétés interrogées: 87% des PME suisses jugent la marche des affaires positive et 55% font même part de leur pleine satisfaction.
Réduction des coûts
Mais les entreprises se montrent désormais nettement plus réservées sur l'avenir: 64% anticipent une dégradation de la situation en Suisse, contre 11% seulement en juillet.
Quant aux perspectives commerciales, les opinions pessimistes (23%) dépassent les évaluations optimistes (18%), pour la première fois depuis février 2009.
Désormais, 60% des PME interrogées affichent des pertes en raison de la vigueur du franc, contre 30% en juillet. Au total, 43% ont vu leur marge bénéficiaire s'éroder, 40% ressentent une pression tarifaire accrue de la part de leurs concurrents étrangers et 36% affichent des ventes en recul.
La quasi-totalité des entreprises (92%) envisage de lutter en réduisant les coûts. En outre, elles sont 38% à vouloir reporter leurs investissements et 36% à prévoir un gel de leurs embauches.
Fonds publics bienvenus
Dans l'ensemble, les PME saluent le paquet de 2 milliards de francs promis par le Conseil fédéral pour lutter contre la vigueur de la monnaie helvétique. Elles sont 71% à estimer que ces fonds publics contribueront à soulager un grand nombre de PME.
En particulier, elles jugent positif l'accent mis sur la technologie et l'innovation (86%) et saluent le durcissement envisagé de la loi sur les cartels (77%) ainsi que le renforcement des effectifs de la Commission de la concurrence (69%).
Crise limitée dans le temps
La baisse des cotisations sociales pour les PME exportatrices et la branche du tourisme ne rencontre en revanche que 53% d'opinions positives. De plus, elles sont 29% à juger globalement inefficaces les aides publiques et les garanties de la Confédération en faveur des entreprises en difficulté, tandis que 60% ne les approuvent qu'à titre exceptionnel.
Trois entreprises sur cinq jugent positive la gestion du Conseil fédéral face à l'appréciation du franc. Pour l'heure, elles ne tablent que sur une crise limitée dans le temps, 43% estimant qu'elle ne durera pas plus d'un an et 27% tablent sur deux ans.
ats/pym
L'ambassade du Portugal en grève !
Le personnel des missions diplomatiques du Portugal en Suisse est en grève depuis lundi pour protester contre les pertes de salaires, suite à l'appréciation du franc suisse, c'est ce que révèle mardi la Tribune de Genève.
L'ambassade du Portugal, appelée par l'AFP, est sur répondeur automatique. Selon le journal, les 56 employés portugais de ces missions ont vu leur salaire passer en quelques mois de 45O0 à 3000 francs (2542 euros).
Ces personnes touchent en principe un salaire calculé en euros, qui est ensuite converti en francs suisses. Depuis le début de l'année, le gouvernement portugais, confronté à une grave crise budgétaire interne, a décidé de réduire de 10% les salaires de tous les fonctionnaires, y compris ceux travaillant à l'étranger.
Pour les fonctionnaires portugais travaillant en Suisse, la peine est double: leur salaire en euros baisse, et en plus ils sont pénalisés par un taux de change de plus en plus défavorable. Les employés ont aussi envoyé une lettre à Micheline Calmy-Rey pour expliquer leur situation, et demander une entrevue.
Le franc fort ne frappe pas que les employés des missions portugaises. A l'ambassade d'Italie à Berne, une quinzaine de collaborateurs ont sollicité le syndicat Unia, auquel ils sont affiliés, pour les soutenir dans leur démarches auprès de leur employeur.