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Aucun emploi créé aux Etats-Unis en août

A l'instar de Francfort, les Bourses européennes ont dévissé après l'annonce des chiffres américains. [Sonya Schoenberger]
A l'instar de Francfort, les Bourses européennes ont dévissé après l'annonce des chiffres américains. - [Sonya Schoenberger]
L'économie américaine n'a créé aucun emploi en août, mettant fin à dix mois consécutifs d'embauches nettes. Dans la foulée de cette annonce, les places boursières européennes ont clôturé en forte baisse. Les prix du pétrole étaient aussi en forte baisse, minés par ces chiffres.

Les chiffres publiés vendredi à Washington par le département du Travail témoignent du maintien d'un taux de chômage très élevé aux Etats-Unis, à 9,1%. Les destructions d'emplois ont exactement compensé les créations de postes du mois, indique le rapport officiel sur l'emploi du ministère. Les économistes tablaient sur un solde des embauches positif, de 70'000, selon leur prévision médiane.

Taux de chômage conforme aux attentes

Le taux de chômage, lui, est apparu conforme à la prévision des analystes. Les chiffres de l'emploi d'août sont les plus mauvais depuis ceux de septembre 2010, où l'économie américaine avait détruit pour la dernière fois plus d'emplois qu'elle n'en avait créé.

Ils pourraient avoir été affectés par un conflit social chez l'opérateur de télécommunications Verizon au moment de la réalisation de l'enquête du ministère, dans la mesure où le secteur des télécommunications est celui faisant apparaître le plus grand nombre d'emplois perdus pendant le mois (47'300).

Ils sont malgré cela peu encourageants puisque les chiffres des créations d'emplois des deux mois précédents ont été révisés en forte baisse et que les embauches nettes du secteur privé (17'000) sont près de dix fois inférieures à celles du mois précédent.

Les Bourses européennes dévissent

Les places boursières européennes ont terminé la séance en forte baisse vendredi après la publication des chiffres de l'emploi américain, qui ont révélé que l'économie des Etats-Unis avait cessé de créer des emplois en août, et en raison d'inquiétudes sur la situation grecque.

La Bourse de Paris a perdu 3,59%, Londres 2,34%, Francfort 3,36%, Madrid 3,40%, Milan 3,89%.La Bourse suisse a chuté lourdement vendredi. L'indice principal Swiss Market Index (SMI) a lâché 3,11% à 5359,67 points, l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 2,99% à 4889,19 points, et le Swiss Leaders Index (SLI) 3,71% à 802,65 points.

La Bourse de New York lâche plus de 2%

La Bourse de New York a aussi fini en forte baisse vendredi, avant un week-end prolongé, la piteuse santé du marché de l'emploi américain relançant les craintes de récession: le Dow Jones a perdu 2,20% et le Nasdaq 2,58%. Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a lâché 253,31 points à 11'240,26 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 65,71 points à 2480,33 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 2,53% (30,45 points) à 1.173,97 points. La place new-yorkaise sera fermée lundi, jour de la fête du Travail aux Etats-Unis.

"Le fait que le secteur manufacturier ait détruit des postes alors qu'il en avait créé jusqu'à présent est une très mauvaise surprise", commente Dov Adjedj chez Aurel BGC, évoquant la situation aux Etats-Unis. "Le marché du travail devrait rester morose à moyen terme et le taux de chômage devrait légèrement augmenter ou se maintenir à son niveau actuel élevé" de 9,1%, estime pour sa part Inna Mufteeva chez Natixis.

Cette publication renforce, aux yeux des experts, la probabilité d'une nouvelle réponse monétaire de la part de la Réserve fédérale américaine lors de sa prochaine réunion les 20 et 21 septembre. La situation en Grèce, où la mise en place d'un second plan d'aide semble se compliquer, a aussi pesé de nouveau sur les échanges.

Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu que l'objectif de déficit public pour 2011 serait révisé "automatiquement" à la hausse du fait de l'aggravation de la récession. Dans ce contexte, les valeurs bancaires, exposées aux dettes européennes, grecque en particulier, ont particulièrement souffert.

Les prix du pétrole en baisse

Les prix du pétrole étaient en forte baisse à l'ouverture vendredi à New York, minés par la publication de chiffres de l'emploi très décevants aux Etats-Unis. Vers 13h15 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre s'échangeait à 86,07 dollars, en baisse de 2,86 dollars par rapport à la veille. Le rapport mensuel sur l'emploi est considéré comme un baromètre crucial pour jauger de la santé de l'économie aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut.

"Une journée comme ça, c'est évident que le marché chute", a souligné Phil Flynn, de PFG Best. "La réaction initiale (au rapport sur l'emploi) est évidemment négative, mais la question pour le pétrole aujourd'hui est de savoir si les prix peuvent se maintenir (à la baisse) avec les arrêts de productions dans le Golfe du Mexique", qui produit le quart du brut du pays, a-t-il toutefois noté.

La 13e dépression tropicale de la saison en Atlantique s'approchait vendredi matin des côtes de Louisiane, dans le sud des Etats-Unis, et pourrait évoluer en tempête tropicale dans la journée. Les compagnies pétrolières ont évacué une grande partie de leurs personnels opérant sur les plateformes offshore et certaines ont suspendu leur production de gaz et de pétrole.

ats/afp/hof

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Les républicains vantent leurs mesures

Les républicains ont rapidement réagi vendredi en vantant leurs propositions sur l'emploi après l'annonce des derniers chiffres du chômage aux Etats-Unis qui stagne à 9,1% sans créations d'emplois au mois d'août.

"Les Américains demandent toujours où sont les emplois?", a écrit le président de la Chambre des représentants John Boehner. "Les républicains écoutent et se concentrent sur l'élimination des entraves à la croissance de l'emploi, que ce soit la fin de réglementations inutiles qui font monter les prix ou le fait d'empêcher Washington de dépenser l'argent que nous n'avons pas", a-t-il ajouté.

De son côté, la Maison Blanche a défendu son bilan en soulignant que l'économie avait créé des emplois dans le secteur privé pour 18 mois consécutifs avec un total de 2,4 millions d'emplois sur cette période.

Katharine Abraham, l'une des conseillères économique du président, a toutefois reconnu sur le blog de la Maison Blanche qu'une "croissance économique plus rapide est nécessaire pour remplacer les emplois perdus".

Elle a aussi défendu les projets d'infrastructure chers au président et rejetés par les républicains.

John Boehner a dénoncé la politique du président Barack Obama et des démocrates en assurant que la croissance de l'emploi "continue d'être sapée par la triple menace d'impôts plus élevés, par plus de mesures de relance qui ont échoué, et par des réglementations fédérales excessives".

Barack Obama doit présenter jeudi devant les deux chambres du Congrès son plan pour l'emploi.