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Les grands d'Europe valident le sauvetage de l'euro

Une décision négative aurait eu de lourdes conséquences pour la zone euro, qui aurait perdu le principal contributeur aux plans d'aide. [Winfried Rothermel]
En Allemagne, une décision négative aurait eu de lourdes conséquences pour la zone euro, qui aurait perdu le principal contributeur aux plans d'aide. - [Winfried Rothermel]
La Cour constitutionnelle allemande a autorisé mercredi le principe des aides promises par Berlin pour lutter contre la crise de la zone euro, tout en exigeant que le gouvernement implique davantage le parlement. Paris, Rome et Madrid ont aussi voté des plans d'austérité.

En Allemagne, les juges de Karlsruhe, qui devaient se prononcer sur la légalité de la première aide à la Grèce en 2010 ainsi que sur la mise en place du fonds de secours européen, ont estimé que le gouvernement d'Angela Merkel n'avait pas violé la Constitution en promettant des centaines de milliards d'euros.

La Cour n'a pas suivi les plaignants, un groupe d'économistes euro-sceptiques et un député conservateur, qui demandaient une condamnation en bloc des initiatives du gouvernement. Un tel jugement aurait provoqué un chaos incommensurable dans une zone euro sous haute tension.

Angela Merkel soulagée

Mais la plus haute instance judiciaire allemande a rappelé que le pouvoir budgétaire devait rester aux mains du parlement et que celui-ci devrait donner son feu vert "au cas pas cas pour toute mesure d'aide de grande importance" consentie par l'Allemagne, première contributrice de tous les plans de secours.

La Cour a jugé à cet égard que le gouvernement "avait l'obligation d'obtenir le feu vert préalable" de la commission budgétaire du Bundestag, la chambre basse du parlement, avant de prendre un quelconque engagement, et qu'il n'était "pas suffisant" qu'il s'engage seulement à essayer de convaincre les députés, comme prévu jusqu'ici.

La chancelière Angela Merkel qui, coïncidence, s'adressait aux députés du Bundestag dans le cadre du débat budgétaire, s'est félicité de ce que "la Cour constitutionnelle ait absolument confirmé" le chemin suivi par l'Allemagne.

La France accepte l'aide à la Grèce

En France, l'Assemblée nationale a de son côté voté, à main levée, l'accord européen de sauvetage de la Grèce mis au point le 21 juillet par les pays de la zone euro. La garantie de l'Etat français au deuxième plan d'aide à la Grèce, d'un montant de 159 milliards d'euros, a été votée sans surprise par la majorité tandis que les socialistes se sont abstenus.

Plusieurs dispositions du plan d'austérité présenté fin août ont également été approuvées. Après le vote du Sénat qui devrait intervenir jeudi, la France deviendra le premier pays européen dont le Parlement aura validé le plan de sauvetage d'Athènes.

Rome et Madrid approuvent l'austérité

A Rome, le Sénat italien a également donné son feu vert au plan d'austérité présenté par le gouvernement de Silvio Berlusconi pour ramener le budget de l'Italie à l'équilibre en 2013. Les sénateurs ont accordé leur confiance au gouvernement par 165 voix pour, 141 contre et trois abstentions.

Ce plan d'environ 54 milliards d'euros, plusieurs fois modifié, va désormais être soumis à la Chambre des députés, où le gouvernement ne dispose que d'une courte majorité.

Enfin l'Espagne a de son côté approuvé mercredi une "règle d'or" de stabilité budgétaire, devenant le deuxième pays, après l'Allemagne, à l'introduire dans sa Constitution. Le Sénat a adopté le principe d'une limite du déficit public, par 233 voix contre trois. Les députés l'avaient voté par 316 voix contre cinq.

La réforme sera inscrite dans la loi fondamentale d'ici 15 jours, sauf dans le cas, pour l'instant peu probable, d'un référendum qui ne peut être organisé que si 10% des députés ou sénateurs le demandent.

ats/boi

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Les bourses réagissent à la hausse

Les marchés financiers ont retrouvé des couleurs grâce au soulagement suscité par le oui de la justice allemande au plan d'aide grec. Les bourses européennes ont toutes clôturé dans le
vert, avec des hausses de plus de 3%.

L'indice vedette de la Bourse de Milan a clôturé mercredi sur un bond de 4,24% après trois séances de dégringolade. Paris (+3,63%), Francfort (+4,07%) et Londres (+3,14%) ont terminé en hausse.

A Zurich, le SMI a gagné 2,50%.

La principale hausse est celle de la Bourse d'Athènes, qui a rebondi de 7,98%, à 929,45 points, avec jusqu'à +22,66% pour la banque nationale.

Satisfaction à Bruxelles

A Bruxelles, la Commission européenne a immédiatement fait part de sa "satisfaction" après une décision qui aura "un impact important sur la capacité de l'Union à agir pour surmonter la crise de la dette souveraine affectant certains Etats membres".

Le président européen Herman van Rompuy a lui pressé les gouvernements de la zone euro de mettre en place le plan de sauvetage de la Grèce, réaffirmant lors d'un discours à Londres que c'était "la priorité" pour sortir de la crise de la dette.

Lors du sommet de Bruxelles du 21 juillet, les pays de la zone euro avaient décidé un deuxième plan d'aide à la Grèce de 158,6 milliards d'euros, dont la mise en place s'avère cependant compliquée.