Publié

Le patron de Charles Vögele s'en va

André Maeder est l'initiateur de la campagne de pub qui avait consacré le rajeunissement de la marque. [Steffen Schmidt]
André Maeder est l'initiateur de la campagne de pub qui avait consacré le rajeunissement de la marque. - [Steffen Schmidt]
Charles Vögele change de patron. Artisan du rajeunissement de l'image du groupe de confection schwyzois, André Maeder quitte son poste avec effet immédiat, en raison d'une divergence de vue dans la mise en oeuvre de cette stratégie. L'actuel directeur des ventes, Frank Beeck, lui succède.

La mise en oeuvre de la stratégie suscite des divergences Pfäffikon SZ (ats) 

Le départ d'André Maeder qui était entrée en fonction en février 2009, entraîne également un changement au sein du conseil d'administration, a annoncé mardi le groupe établi à Pfäffikon.

Pour assurer la transition à la tête de l'entreprise, l'actuel vice-président, Hans Ziegler, prendra la présidence de Charles Vögele Holding, tout en appuyant la direction générale à mi-temps. L'actuel titulaire du fauteuil présidentiel, Alain Caparros, reste pour sa part néanmoins membre du conseil, alors que Jan Berger en reprend la vice-présidence.

Tout en regrettant le départ d'André Maeder, Alain Caparros, cité dans le communiqué, a salué l'investissement du patron sortant dans le développement de la société. Contactée par l'agence financière AWP, une porte-parole du groupe schwyzois a précisé que la décision est intervenue d'un commun accord entre André Maeder et le conseil d'administration.

La porte-parole n'a en revanche pas souhaité donner davantage de précisions sur les motifs du départ d'André Maeder, ni sur une éventuelle intervention de Migros, le numéro un suisse du commerce de détail contrôlant plus de 22% du capital-actions de Charles Vögele.

Artisan du rajeunissement de la marque

Le conseil d'administration du groupe de confection confirme par ailleurs son attachement à la stratégie mise en oeuvre avec l'arrivée d'André Maeder. Après avoir oeuvré notamment au sein de la direction du groupe de mode allemand Hugo Boss et de la prestigieuse maison de luxe londonienne Harrods, André Maeder s'est attelé à moderniser Charles Vögele et à en rajeunir l'image.

Cette opération de remise au goût du jour du groupe de confection a été symbolisée par l'engagement de l'actrice Penélope Cruz, de sa soeur Monica, ainsi que de l'acteur allemand Til Schweiger. Le groupe a également investi dans la rénovation de ses points de vente.

Multipliant les campagnes publicitaires avec les deux beautés ibériques, Charles Vögele a aussi doublé le nombre de ses collections, lancé une collection de lingerie, d'accessoires. La chaîne de mode a en outre fait ses premiers pas dans le commerce en ligne, en Suisse, en Allemagne et en Autriche.

Des initiatives qui ont payé l'an passé, malgré un environnement difficile marqué par une vive concurrence et un climat de consommation empreint de retenue. Charles Vögele a ainsi renoué avec les profits, en dégageant un bénéfice net de 18 millions de francs, contre une perte de 14 millions en 2009.

Difficultés financières en 2011

Mais la situation s'est dégradée au premier semestre 2011, la marque souffrant notamment du franc fort (lire l'encadré).

Le départ immédiat de André Maeder n'a pourtant visiblement pas ébranlé les investisseurs, certains acteurs semblant prêts à croire à un rachat du groupe. Vers 11h00 à la Bourse suisse, le titre du groupe de confection bondissait de 3,9% par rapport à la clôture de la veille à 26,30 francs.

Il n'en reste pas moins que depuis le début de l'année, l'action Charles Vögele a perdu pas loin de la moitié de sa valeur. L'indice des valeurs vedettes Swiss Performance Index (SPI) a lui lâché dans le même temps 17%.

ats/ffi

Publié

Un premier semestre difficile

Les ventes de Charles Vögele se sont contractées au premier semestre 2010, conséquence de l'appréciation du franc par rapport à l'euro, monnaie dans laquelle le groupe réalise près des deux-tiers de son chiffre d'affaires. Le repli a aussi été illustré par la fermeture de points de ventes.

Frappé encore plus fortement par l'appréciation du franc cette année, le groupe a bouclé le premier semestre sur une perte creusée à 62 millions de francs, contre un déficit de 7 millions un an auparavant. Le chiffre d'affaires brut s'est lui contracté de 64 millions à 626 millions.

Dans ce contexte Charles Vögele a estimé à fin août qu'il ne pourrait atteindre l'équilibre sur l'ensemble de 2011. Le groupe a par ailleurs décidé de ralentir le rythme de son programme de modernisation.