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Le secteur bancaire devrait être plus robuste

Les hauts responsables de la zone euro, de la Banque centrale européenne (BCE) et du FMI, s'entretiendront lundi avec le ministre grec des Finances. [Czarek Sokolowsk]
CriseDetteUEPologne - [Czarek Sokolowsk]
Les ministres européens des Finances réunis jusqu'à samedi à Wroclaw, en Pologne, ont convenu qu'une attention particulière devait être portée à la capitalisation des banques. Trente mille manifestants ont défilé pour dire "non à l'austérité".

Jacques Delors, remonté, s'en est pris vertement aux grands argentiers. Face aux violentes turbulences observées en août et début septembre sur les marchés, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, présente à Wroclaw, a appelé à une recapitalisation plus vaste des banques européennes.

Huit banques européennes ont échoué aux "tests de résistance" en juillet et doivent lever au total 2,5 milliards d'euros, alors que seize autres ont réussi les tests de justesse. Ces dernières ont également été invitées à prendre des dispositions particulières.

"Je pense que le FMI l'a exprimé de manière claire, le système bancaire a besoin d'être plus robuste et il s'agit surtout d'une question de capital", a indiqué le ministre suédois des Finances, Anders Borg. La formule a été reprise par son homologue espagnole, Elena Salgado.

Les hauts responsables de la zone euro, de la Banque centrale européenne (BCE) et du FMI, chargés de contrôler les comptes grecs, vont s'entretenir lundi en téléconférence avec le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos, a affirmé samedi ce dernier.

L'entretien portera sur "un accord concernant les mesures, le cadre des finances publiques et les objectifs pour 2011 et 2012 en vue de l'élaboration du pré-projet du budget d'Etat", selon Evangélos Vénizélos.

Spirale négative

Les principaux conseillers des ministres européens des Finances et les directeurs du Trésor des Vingt-Sept avaient lancé plus tôt dans la semaine un avertissement sur les risques d'une nouvelle crise du crédit comme celle observée en 2008 si rien n'était fait pour solidifier la structure de capital des établissements européens.

Ils mentionnaient notamment un "risque de cercle vicieux entre la dette souveraine, le financement des banques et la croissance négative", qui pourra provoquer un gel du crédit.

Selon plusieurs sources ayant assisté à la réunion de samedi, la BCE, l'Autorité bancaire européenne et la Commission européenne ont fait écho à ces demandes. Elles ont insisté auprès des Etats membres pour qu'ils s'assurent que la situation de capital des banques reste solide.

Jean-Claude Trichet, qui dirige la BCE depuis 2003, a fait lui part de son émotion d'assister samedi à sa dernière réunion informelle des ministres européens des Finances comme président de la Banque centrale européenne.

Le Français, âgé de 68 ans, confiera les clés de l'institution à l'Italien Mario Draghi à la fin octobre. Jacques Delors remonté L'ex-président de la Commission européenne Jacques Delors s'est indigné samedi des divisions en Europe sur la crise de la dette.

"Ces 17 ministres, qui sont dans un paquebot au milieu d'une tempête, ont discuté avec des petits calculs. C'est une honte. Ce n'est pas 'misère de la politique', c'est 'misère des politiques'. Je porte le deuil, je suis indigné", a-t-il expliqué sur RTL.

agences/olhor


DEUX ANS DE CRISE PROBABLE

La crise de la dette durera encore "une ou deux années", a jugé samedi le ministre belge des Finances, Didier Reynders, estimant dans des déclarations à la presse belge rapportées par l'agence Belga qu'une mise sous tutelle de la Grèce sera probablement nécessaire.

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30'000 manifestants contre les cures d'austérité

A Wroclaw même, entre 20'000 et 30'000 manifestants sont venus protester contre les cures d'austérité en Europe. La police n'a noté aucun incident majeur.

Les Polonais étaient majoritaires parmi les participants, rejoints par des manifestants venus des pays voisins de la Pologne, des Allemands, des Hongrois, des Lituaniens.

"Il y a trop peu d'emplois, les salaires sont trop bas, la protection sociale est réduite. C'est un problème dans toute l'Europe et nos responsables politiques doivent faire quelque chose", a déclaré un manifestant du syndicat polonais Solidarité.