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La Grèce annonce d'autres économies budgétaires

La Grèce est contrainte d'adopter de nouvelles mesures de rigueur afin que ses créanciers, l'UE et le FMI, acceptent de continuer à verser les prêts promis au pays en 2010. [Kostas Tsironis]
La Grèce est contrainte d'adopter de nouvelles mesures de rigueur afin que ses créanciers, l'UE et le FMI, acceptent de continuer à verser les prêts promis au pays en 2010. - [Kostas Tsironis]
Le gouvernement grec procédera à de nouvelles mesures d'économies budgétaires en 2012 pour réduire le secteur public, a annoncé dimanche le ministre des Finances, qui espère convaincre les créanciers de la Grèce au bord de la faillite de maintenir leur perfusion financière.

A l'issue d'un conseil des ministres restreint extraordinaire de plus de trois heures dimanche, le ministre Evangélos Vénizélos a souligné que le gouvernement respecterait "les objectifs budgétaires décrits dans le plan de redressement de l'économie 2011-2015".

"Pour le budget de 2012 il faut prendre des mesures pour réduire les dépenses publiques, l'objectif étant de réduire la fonction publique", a souligné Evangélos Vénizélos, en fustigeant l'attitude "irresponsable" de l'opposition de droite, qui campe sur son opposition aux réformes engagées.

La Grèce est contrainte d'adopter de nouvelles mesures de rigueur afin que ses créanciers, l'UE et le FMI, acceptent de continuer à verser les prêts promis au pays en 2010, avait averti un haut responsable dans l'après-midi. La prochaine tranche du prêt, vitale pour le pays, est attendue en octobre.

Secteur public visé

Parmi les mesures réclamées par les créanciers d'Athènes, figurent "l'instauration du chômage technique dans tous les organismes publics, le gel des retraites d'ici à 2015 et la fusion ou la fermeture d'une trentaine d'organismes publics".

Le gouvernement est accusé de retard dans l'application des mesures déjà promises pour réduire le déficit. Pour ne rien arranger, la récession économique, pire que prévu, plombe davantage qu'anticipé le déficit.

"Troïka" des créanciers

Lundi, au cours d'une conférence téléphonique, Evangélos Vénizélos doit rendre sa copie aux chefs de mission de la "troïka" des créanciers, qui avaient quitté le pays au début du mois en raison du manque de progrès dans les réformes promises.

"Après l'entretien téléphonique, on doit préciser concrètement les décisions" qui seront prises pour réaliser les réformes requises, a dit Evangélos Vénizélos. Du verdict de cette troïka dépend le versement, vital pour Athènes, de la prochaine tranche de prêts internationaux de 8 milliards d'euros.

Défaut de paiement possible

Dimanche, le gouvernement autrichien a de nouveau évoqué la possibilité d'un défaut de paiement de la Grèce. Il est possible "d'envisager une faillite" du pays, a déclaré le vice-chancelier, Michael Spindelegger.

Au cours d'une réunion à Wroclaw, en Pologne, qui s'est achevée samedi, les ministres européens des Finances ont décidé de reporter à octobre leur décision sur ce prêt, dans l'attente du diagnostic de la troïka sur l'avancement de l'assainissement des finances publiques grecques. En outre, ils n'ont guère avancé concernant le deuxième plan d'aide à la Grèce, de près de 160 milliards d'euros en incluant la participation du secteur privé.

Promis sur le principe le 21 juillet, il n'est toujours pas concrétisé car certains pays rechignent à délier les cordons de la bourse. En particulier, les ministres n'ont pas trouvé de solution concernant les garanties exigées par la Finlande en échange de nouveaux prêts à Athènes.

afp/olhor


DSK PLAIDE L'EFFACEMENT DE LA DETTE GRECQUE

L'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a plaidé dimanche pour l'effacement pur et simple de la dette de la Grèce. Il a reproché aux Européens de ne pas "prendre la mesure de l'ampleur" de la crise qui ébranle toute la zone euro.

Interrogé sur TF1 sur l'opportunité de passer l'éponge sur la dette grecque, DSK a répondu: "C'est un peu l'idée". "La dette, on voit bien qu'elle est massive et qu'il faut la réduire à tout prix, sauf au prix de la stagnation et de la récession", a-t-il affirmé.

"Le chemin de crête est étroit et les gouvernements européens ont du mal à le suivre parce qu'ils ne veulent pas prendre la mesure de l'ampleur du problème", a-t-il estimé.

Il a reproché en creux aux dirigeants de la zone euro de "pousser le problème devant" en assortissant leurs prêts à Athènes d'exigences draconiennes en matière d'austérité.  "La boule de neige grossit et rend la difficulté de plus en plus grande et la croissance est de moins en moins là", a-t-il notamment déploré.

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