Sur le long terme, le niveau des taux d'intérêt représente le principal défi, selon Swisscanto, l'institut des banques cantonales spécialisé dans les fonds et la prévoyance.
"Il y a de bonnes raisons de croire que les taux d'intérêt vont rester bas pendant un certain temps. Or, une telle situation signifie également moins de rendements pour les institutions de prévoyance", a indiqué mercredi Gérard Fischer, directeur de Swisscanto, devant la presse à Zurich.
Il s'exprimait à l'occasion de la présentation de l'étude intitulée "Les caisses de pension suisses en 2011", pour laquelle Swisscanto a interrogé 373 institutions de prévoyance gérant une fortune totale de 431 milliards de francs.
Couverture insuffisante
Swisscanto prévoit que les caisses de pension n'atteindront pas les rendements nécessaires pour garantir les prestations, à l'image de ce qui s'est produit ces dernières années. Selon son enquête, le rendement moyen pour l'année 2010 s'est monté à 2,9%.
La performance est restée bien en-deça de la valeur moyenne recherchée par les caisses, soit 4,6%. Elle n'atteint pas non plus les 3,7% considérés comme le rendement théorique nécessaire pour conserver le taux de couverture.
Résultat: les taux de couverture font également pâle figure. Ici, les établissements de prévoyance visent 115%, seuil qui leur permettrait de faire face aux fluctuations de valeur sans devoir prendre des mesures supplémentaires.
Or, le taux de couverture moyen pondéré en fonction de la fortune a encore reculé, de 99% fin 2010 à 95% fin août 2011, a relevé Jeannette Leuch, directrice de la société de conseil Complementa, lors de la conférence de presse.
Appel au changement
Ces chiffres sont une extrapolation de données collectées fin 2010. Les simulations montrent que 41% des établissements de droit privé et 83% des établissements de droit public auraient une couverture insuffisante.
"Si les caisses n'avaient pas constitué de garanties de change, le taux de couverture moyen à fin août aurait été de 92,9%", a précisé Jeannette Leuch.
Face à cette situation tendue, Swisscanto appelle au changement. "Nous cherchons tous une solution sans douleur. Mais la réalité n'est pas simple et les remèdes ne le sont pas non plus", a déclaré Gérard Fischer.
Aux yeux de Swisscanto, la réponse passe donc par une adaptation du système - entre autres un abaissement du taux de conversion, option refusée par le peuple en 2010 - et un assouplissement des prestations, sans quoi les caisses de pension ne seront plus à même de remplir leurs engagements.
ats/sbad/mre