Après une ouverture en nette baisse, les Bourses européennes ont accentué leurs pertes en milieu d'après-midi.
Dans cet environnement, le Swiss Market Index (SMI) a perdu 3,41% à 5288,48 points, avec un plus bas à 5267 points. La Bourse de Paris a chuté ainsi de 5,25% en clôture, Francfort de 4,96%, Londres de 4,67%, Milan de 4,52% et Madrid de 4,62%.
La Bourse de New York a elle finit également en baisse:le Dow Jones a perdu 3,51% et le Nasdaq 3,25%.
Les valeurs bancaires, notamment françaises, étaient les premières victimes de ce nouvel accès de fièvre, chutant lourdement.
Les marchés n'ont pas été rassurés par les mesures de la Réserve fédérale des Etats-Unis mercredi et son pessimisme sur l'économie américaine, évoquant la "faiblesse persistante" du marché de l'emploi et des "risques importants", liés aux "tensions sur les marchés financiers mondiaux".
Ils s'inquiètent également des risques dans la zone euro, où l'activité du secteur privé s'est contractée en septembre pour la première fois depuis plus de deux ans, faisant peser une menace de stagflation sur l'Allemagne et la France.
Chute de l'euro face au dollar
L'euro était lui aussi affecté, tombant à son plus bas niveau depuis huit mois face au billet vert, et depuis dix ans face au yen, sous la barre des 1,34 dollar.
Six pays membres du G20 (l'Australie, le Canada, la Corée du Sud, l'Indonésie, le Mexique et le Royaume-Uni) ont appelé la zone euro à agir "rapidement" contre la dette, dans une lettre commune de leurs dirigeants rendue publique par le gouvernement britannique.
"Les gouvernements et les institutions de la zone euro doivent agir rapidement pour résoudre la crise de l'euro et toutes les économies européennes doivent affronter le problème de la dette pour empêcher une contagion à l'économie mondiale", mettent-ils en garde.
Mais pour le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, la lenteur de la croissance économique est un défi "plus grand" que celui de la dette.
Aide des Brics en discussion
Le ministre, qui doit retrouver jeudi soir ses pairs du G20, le groupe des pays riches et émergents, pour un dîner de travail à Washington, a exprimé sa crainte que les Etats européens ne sacrifient la croissance au rééquilibrage de leurs comptes publics.
Le ralentissement de l'économie "n'est pas une excuse pour cesser de mettre de l'ordre dans nos finances publiques", a estimé pour sa part le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, prenant le contrepied de Timothy Geithner.
La présidente brésilienne Dilma Rousseff avait auparavant appelé Etats-Unis et pays de la zone euro à "donner des signes clairs de cohésion politique et de coordination macro-économique", dans une tribune dans le Financial Times.
Le Brésil et ses partenaires des Brics (Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) doivent discuter à Washington des moyens pour eux de venir en aide à la zone euro.
agences/mre
Le franc ne s'est pas renforcé
Malgré la chute des marchés boursiers et la crise de la dette en Europe, le franc ne s'est pas renforcé par rapport à l'euro jeudi. Vers 18h00, la devise européenne se négociait à un peu plus de 1,22 franc, un niveau sensiblement égal à celui de la veille.
En début d'après-midi, l'euro avait même brièvement poussé une pointe au-dessus de 1,23 franc, avec un pic à 1,2346 au cours interbancaire moyen, un niveau plus jamais atteint depuis près de trois mois.
A l'instar des jours précédents, le mouvement est toujours alimenté par des rumeurs insistantes faisant état d'un possible relèvement, à 1,25 franc, du plancher de 1,20 franc pour un euro décidé le 6 septembre par la Banque nationale suisse (BNS).
Une perspective qui éloigne momentanément les investisseurs de la devise helvétique, pourtant traditionnel valeur refuge. De son côté, le dollar s'affirmait assez nettement, pour s'inscrire à vers 18h00 à 90,75 centimes, pour un plus haut niveau du jour à 91,84 centimes.
Les matières premières chutent
Les cours des matières premières n'ont pas été épargnés jeudi par la tempête secouant les marchés financiers et le regain de pessimisme sur l'économie mondiale: pétrole et métaux industriels ont lourdement chuté.
Le pétrole a perdu plus de 6% de sa valeur jeudi à New York. Les cours sont tombés au pire de la séance à 79,66 dollars, leur plus bas niveau depuis plus d'un mois sur le marché new-yorkais.
Les métaux industriels étaient particulièrement touchés: l'étain et le nickel ont ainsi lâché jusqu'à 7% et 10% respectivement sur le London Metal Exchange (LME), glissant tous deux sous le seuil des 20.000 dollars la tonne pour la première fois depuis l'été 2010.
Le cuivre s'est effondré de plus de 8% en cours de séance, tombant sous 7.700 dollars la tonne. Il a perdu près de 25% de sa valeur depuis son sommet historique à 10.190 dollars en février.
Même l'or, pourtant considéré comme une ultime valeur refuge, a lâché plus de 90 dollars (-5%) depuis mercredi soir, jusqu'à 1.722,03 dollars l'once, pâtissant lui aussi du raffermissement du dollar.