Situation exceptionnelle, Athènes était privée de tout transport public, ainsi que de taxis, opposés à un projet de libéralisation de leur secteur. Les enseignants et employés municipaux avaient également prévu des arrêts de travail.
Le recours aux voitures particulières pour les déplacements a conduit à la formation de gigantesques embouteillages dans la ville, dont certaines rues du centre avaient été fermées en raison des manifestations prévues.
Les contrôleurs aériens ont aussi observé un arrêt de travail de quatre heures, forçant les compagnies aériennes à annuler ou reporter des vols.
16% de chômage
Sur fond d'aggravation de la récession (PIB de -5 % prévu en 2011) et du chômage (taux à 16 % au 2e semestre), les syndicats ont annoncé mercredi que le secteur public serait en grève le 5 octobre et une grève générale de 24 heures est prévue le 19.
Ces mouvements sociaux reflètent la colère, l'incrédulité et la consternation de la population grecque, devant le nouveau tour de vis annoncé la veille par le gouvernement.
Le Premier ministre Georges Papandréou a appelé jeudi les Grecs à faire "encore un effort" pour éviter la faillite et garantir la poursuite du soutien des créanciers du pays, l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
"Il n'y a pas d'autre voie, l'autre voie serait la faillite avec des répercussions lourdes pour chaque ménage", a estimé M. Papandréou.
Dès mercredi soir, une manifestation anti-austérité a eu lieu dans les rues d'Athènes, organisée par le syndicat du parti communiste (Pame). (Lire: Crise de la dette)
Risque de cessation de paiement
Le gouvernement socialiste venait de décider de baisser les retraites supérieures à 1200 euros mensuels, de mettre au chômage technique 30'000 salariés du secteur public d'ici à la fin 2011 -qui ne seront pas payés plus de 60% de leur salaire de base et auront un an pour trouver un autre emploi-, et d'abaisser le seuil minimum d'imposition à 5000 euros de revenus par an.
La Grèce veut convaincre ses créanciers - Fonds monétaire international (FMI), zone euro et Banque centrale européenne (BCE) de lui verser une sixième tranche de huit milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010.
Sans cette somme, elle risque de se retrouver en cessation de paiement dès octobre. Les dirigeants de la troïka des créanciers doivent revenir à Athènes la semaine prochaine, après avoir imposé au gouvernement de revoir sa copie.
ats/mre/olhor
L'Eglise orthodoxe priée de rendre des comptes
En pleine crise économique et sociale, l'Eglise orthodoxe grecque, deuxième propriétaire foncier du pays, est appelée à rendre des comptes sur une fortune gérée depuis des décennies en toute opacité, en collusion avec la classe politique.
La hiérarchie orthodoxe est sur la défensive depuis une exemption fiscale, épargnant aux "lieux de culte, monastères et fondations ecclésiastiques" une taxe immobilière imposée en urgence par un gouvernement aux abois afin de regonfler les caisses publiques.
Face au tollé dans les médias, blogs et réseaux sociaux, l'Eglise s'est fendu d'un communiqué niant avoir réclamé cette faveur et assurant qu'elle s'acquittait "de ses obligations fiscales légales". Le montant, 2,5 millions d'euros pour 2010, a filtré sur le site d'informations religieuses amen.gr.
C'est une somme ridicule, c'est vrai qu'en Grèce, tout le monde se moque du fisc, mais l'Eglise c'est à la puissance 10", s'emporte le député de gauche Grigoris Psarianos, partisan d'une séparation de l'Eglise et de l'Etat.