La Banque nationale de Grèce (NBG), EFG Eurobank Ergasias, Alpha Bank, la Banque du Pirée, la Banque agricole de grèce et Attica Bank ont vu leur note tomber de "B3" à "Caa2", note attestant d'une situation financière fragile. Emporiki, filiale du Crédit Agricole, et Geniki, filiale de la Société générale, sont un peu mieux loties à "B3" (au lieu de "B1").
Toutes ces notes avaient été placées sous revue pour un possible abaissement le 25 juillet, rappelle Moody's dans un communiqué. Dans son texte, l'agence de notation explique avoir pris sa décision en raison de la perte de valeur récente des obligations de l'Etat grec détenues par ces établissements. Et il existe un risque croissant de pertes "significatives" additionnelles sur ce portefeuille, selon elle.
Crédits douteux
En outre, les banques grecques devraient voir leur portefeuille de crédits douteux s'accroître avec la crise, d'autant que de nouvelles pertes potentielles pourraient apparaître du fait de l'audit de leurs comptes par la banque centrale et des spécialistes extérieurs, comme BlackRock.
Moody's s'inquiète aussi de la diminution des dépôts gérés par ces établissement et de la fragilité de leur accès aux liquidités.
"Cette dégradation est la conséquence de la perspective négative sur l'économie grecque, de la fuite des dépôts à l'étranger et n'est pas liée au secteur bancaire en tant que tel", a déclaré vendredi à l'AFP un haut responsable bancaire grec ayant requis l'anonymat. Il a souligné que les banques grecques "restaient deux crans au dessus de la note de la dette souveraine de la Grèce".
Poids de la dette publique
Standard & Poors avait dégradé en juin la dette souveraine à long terme grecque dans la catégorie CCC, assortie d'une perspective négative, ce qui rend probable un défaut du pays dont la dette publique doit dépasser 160% du PIB fin 2011 et gonfler à près de 190% en 2012, selon les dernières prévisions du FMI.
Les banques grecques ont essuyé d'importantes pertes au deuxième trimestre en raison de la décote qu'elles ont dû provisionner dans leurs comptes sur les obligations de l'Etat grec qu'elles détiennent.
Pertes bancaires consenties
Globalement, toutes les banques détentrices d'obligations grecques ont accepté le 21 juillet de perdre volontairement jusqu'à 21% de leur mise dans le cadre du deuxième plan européen d'aide à la Grèce, prévoyant pour la première fois une participation des banques privées, via un échange de titres.
Dans le cadre de ce plan, les banques grecques à elles seules vont perdre environ 6 milliards d'euros, a indiqué le responsable bancaire.
Vendredi en mi-journée, la bourse d'Athènes perdait 2,8% après avoir abandonné plus de 3% lors du jeudi noir. A 08H30 GMT, le titre Alpha bank perd plus de 4 points, Eurobank 3,61, BNG 3,36 points et celui de la Banque du Pirée 3,64 points. (Lire aussi: Les bourses européennes rebondissent à l'ouverture).
afp/olhor
L'OMC mise sur une faible croissance des échanges commerciaux
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a revu à la baisse vendredi ses prévisions de croissance du commerce pour 2011, s'attendant à une progression des échanges mondiaux de 5,8% contre 6,5% prévus jusqu'à présent, selon son site internet.
"Les membres (de l'OMC) doivent rester vigilants. Ce n'est pas le moment de faire cavalier seul. C'est le moment de renforcer et de préserver le système commercial mondial pour qu'il continue à remplir cette fonction cruciale dans l'avenir", a déclaré le directeur général de l'organisation Pascal Lamy.
La note de la Slovénie dégradée
Trois jours après la chute du gouvernement de centre-gauche, qui a échoué à obtenir la confiance du Parlement mardi, Moody's Investors Service a dégradé vendredi d'un cran, de "Aa2" à "Aa3", la note de la Slovénie, avec perspective négative, ouvrant la porte à un possible nouvel abaissement lors de la prochaine analyse.