L'indicateur UBS de la consommation a affiché en août sa plus forte chute mensuelle depuis neuf ans. Il a perdu 0,49 point, à 0,79, et peine à dépasser le seuil atteint lors des récessions de 2002/03 et 2008/09. En cause : la mauvaise marche des affaires dans le commerce de détail, indique mardi le numéro un bancaire helvétique.
La surévaluation considérable du franc, avec une monnaie helvétique atteignant la parité avec l'euro, a pesé sur le moral des consommateurs. Suscitant de vives inquiétudes chez ces derniers, le phénomène les a poussé à limiter certaines dépenses. Toutefois, la fixation d'un taux de change minimal par la Banque nationale suisse (BNS) a apaisé les craintes à ce sujet, laissant augurer une amélioration du moral des consommateurs.
Et l'établissement de rappeler que l'appréciation du franc représente fondamentalement un facteur favorable pour la consommation du fait des baisses de prix de nombreux biens. Sur le mois sous revue, seuls les chiffres toujours solides des immatriculations de nouveaux véhicules ont pu échapper à cette tendance à la baisse, avec un bond de 9,1% en comparaison annuelle.
La forte hausse reflète des taux de change plus favorables et une augmentation des importations directes de voitures.
Indice en recul depuis mai
Pour mémoire, l'indicateur UBS de la consommation avait atteint son plus haut niveau de l'année en mai à 1,19 point, non sans avoir présenté une tendance au recul en début d'année. Depuis mai, il n'a cessé de se détériorer, affichant en août son 3e mois de recul consécutif.
L'indicateur UBS de la consommation indique, avec une avance d'environ trois mois par rapport aux chiffres officiels, l'évolution de la consommation des ménages en Suisse. Celle-ci est, avec une part de 60%, de loin la plus importante composante du produit intérieur brut (PIB) helvétique.
ats/pbug
Croissance ralentie au 3e trimestre
L'économie suisse poursuivra sa croissance au troisième trimestre, mais de façon plus atone, selon le baromètre conjoncturel du CREA. Celui-ci a diminué de 1,1 point comparé au trimestre précédent pour s'établir à 100,1 points.
L'optimisme n'est pas de mise chez les industriels ni dans les ménages, a relevé mardi l'institut conjoncturel lausannois. Le mouvement amorcé par l'indicateur continuera, avec un probable ralentissement de la dynamique aussi lors des prochains trimestres.
Côté romand, le baromètre suit la tendance helvétique mais dans une moindre mesure, inscrivant une baisse de 0,2 point à 101,1 points. A la différence des trois mois précédents, l'économie de ce côté-ci de la Sarine devrait être moins touchée que celle de la Suisse.
Dans le détail, les baromètres des cantons de Fribourg et de Neuchâtel affichent des hausses respectives de 0,2 et 0,1 point. Ceux de Vaud et du Valais sont en baisse de 0,3 et 0,2 point. L'indicateur genevois recule pour sa part de 0,7 point.
Le KOF revoit ses prévisions à la baisse
Le KOF révise également en nette baisse ses prévisions de croissance. Pour l'an prochain, les chercheurs zurichois tablent sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,5%.
Pour l'année en cours, l'institut de recherches conjoncturelles (KOF) de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) prévoit une croissance de l'économie suisse de 2,3%, a-t-il précisé mardi.
Pour mémoire en juin dernier, les économistes des bords de la Limmat escomptaient encore une progression du PIB de 2,8% cette année et de 1,9% en 2012.