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Papandréou relève l'effort "surhumain" de la Grèce

Sourire crispé du Premier ministre grec George Papandrou à son arrivée au sommet de Bruxelles. [Georges Gobet]
Sous pression, le Premier ministre grec George Papandrou a relevé les sacrifices consentis par les Grecs. - [Georges Gobet]
Le Premier ministre grec Georges Papandréou a mis en avant mardi à Berlin l'effort "surhumain" de son pays pour surmonter une crise financière qui a contaminé la zone euro et inquiète le monde entier. Ces déclarations interviennent après de nouvelles critiques lundi du président américain Barack Obama, de plus en plus agacé par les atermoiements des Européens.

"Je peux vous garantir que la Grèce va remplir tous ses engagements", a promis le chef du gouvernement grec, invité par la fédération allemande des industriels. Il doit dîner dans la soirée avec la chancelière Angela Merkel.

Georges Papandréou s'est insurgé contre les "critiques permanentes" contre son pays et a invité son auditoire à mesurer l'effort politique "surhumain" d'Athènes et "les sacrifices" consentis par les Grecs.

A Athènes, complètement paralysée pour cause de grève des transports en commun, son ministre des Finances Evangélos Vénizélos a assuré que la Grèce allait toucher "courant octobre" les 8 milliards d'euros dont elle a cruellement besoin.

Seul le versement de cette sixième tranche de l'aide consentie l'an dernier par ses partenaires européens et le Fonds monétaire international (FMI), conditionné à un avis positif des experts de la "troïka" (BCE, FMI, Commission européenne) sur l'avancement des réformes, lui permettra d'éviter la faillite.

Obama pointe l'Europe du doigt

Le monde entier craint un défaut de paiement grec qui pourrait déséquilibrer le système financier européen, plonger la zone euro dans une récession et par ricochet toucher l'économie mondiale, selon le pire des scénarios.

Le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos s'est engagé à se plier aux revendications de l'Union européenne. [Keystone - Petros Giannakouris]
Le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos s'est engagé à se plier aux revendications de l'Union européenne. [Keystone - Petros Giannakouris]

"Les Européens traversent une crise financière qui fait peur au monde", a affirmé lundi Barack Obama, jugeant que les décisions des Européens pour enrayer la crise n'avaient "pas été aussi rapides qu'elles auraient dû".

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé mardi que "les problèmes de l'Europe (n'étaient pas) la cause des problèmes des Etats-Unis", "même si (le président américain Barack) Obama pense le contraire".

A Berlin, la chancelière Angela Merkel a exprimé son "absolu respect" pour les efforts consentis par la Grèce. Et répété son appel à prendre les problèmes de la zone euro "à la racine", c'est-à-dire en combattant avec force les dérives des finances publiques.

Elle a encore opposé une fin de non-recevoir aux appels, des Etats-Unis notamment, à mettre sur pied de nouveaux programmes de relance pour faire face au ralentissement de la croissance mondiale, déjà perceptible en zone euro. "Nous ne voulons pas de nouveaux plans de relance", a-t-elle dit, jugeant que c'était "une mauvaise idée de combattre des dettes par de nouvelles dettes".

afp/mre

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Vote allemand sur le FESF

Berlin est également opposé à un renflouement du fonds de secours de la zone euro, le FESF, a répété mardi le porte-parole du gouvernement, tandis que la ministre espagnole de l'Economie Elena Salgado a rejeté à son tour les spéculations sur un gonflement de l'enveloppe du fonds à 2.000 milliards d'euros, une hypothèse "pas sur la table", a-t-elle dit.

Les députés allemands devraient donner jeudi à une très large majorité leur feu vert à un premier élargissement de l'enveloppe et des compétences du FESF, décidé en juillet dernier, pour lui permettre de mieux venir en aide aux pays chahutés de la zone euro.

Le vote de l'Allemagne, première économie européenne et premier contributeur au fonds avec plus de 200 milliards d'euros de garanties, devrait lui donner une impulsion décisive. Même si la mise en oeuvre de ce mécanisme de sauvetage nécessite l'aval des 17 membres de la zone euro et que certains, comme la Slovaquie, se font encore prier.

Mais avant même l'entrée en vigueur du "FESF 2.0", tel que le surnomment les économistes, les discussions font déjà rage sur un prochain renforcement, pour protéger l'Italie et l'Espagne de la contagion de la crise. Ce renforcement serait toutefois à en croire les dernières déclarations des responsables européens plus qualitatif - sous forme de nouveaux instruments ou attributions- que quantitatif.