Moody's a ramené la note des obligations d'Etat italiennes de Aa2 à A2, une note plus basse que celle de l'Estonie. L'agence américaine maintient une perspective négative sur cette note, ce qui veut dire que de nouvelles baisses seront possibles d'ici quelques années. Le 19 septembre, un autre agence, Standard and Poor's, avait ramené sa note sur l'Italie à A/A-1 alors qu'elle était à A+/A-1+ (lire: Crise de la dette).
L'Italie se retrouve au centre de la crise de la dette de la zone euro. "La perspective négative reflète les risques économiques et financiers en Italie et dans la zone", a indiqué mercredi Moody's. "L'environnement incertain des marchés et le risque d'une nouvelle détérioration du moral des investisseurs pourrait restreindre l'accès du pays aux marchés de la dette publique", a-telle dit.
Nombreuses inquiétudes
Les marchés financiers s'inquiètent de plus en plus d'une croissance faible, d'un déficit représentant 120% du produit intérieur brut et d'un gouvernement de coalition en difficulté. Mais Moody's estime toutefois qu'un défaut de l'Italie représente une probabilité "lointaine". L'agence avait indiqué le 16 septembre dernier qu'elle terminerait son examen des finances italiennes en vue d'un déclassement possible d'ici un mois. Elle a tenu parole.
Coûts en hausse
Les coûts d'emprunt de l'Italie ont bondi ces trois derniers mois. Et s'ils ont pu être maîtrisés, c'est grâce aux achats d'obligations italiennes sur les marchés secondaires par la Banque centrale européenne. En septembre, un emprunt italien à dix ans a dû se faire sur la base de la promesse d'un rendement de 5,86%, le plus haut niveau sur ce type de papier depuis le lancement de l'euro il y a plus de dix ans. Le plan d'austérité de 60 milliards d'euros du gouvernement italien doit lui permettre d'avancer d'un an à 2013 son objectif d'équilibre budgétaire.
ats/pima
Rome minimise
Le gouvernement italien de Silvio Berlusconi a cherché à minimiser mercredi la décision de l'agence d'évaluation. Rome a confirmé que ce déclassement était "attendu". "Le gouvernement italien travaille avec l'engagement maximum pour atteindre ses objectifs budgétaires", a encore ajouté le chef du gouvernement. Rome, qui a revu fortement en baisse il y a deux semaines ses prévisions de croissance, doit adopter d'ici mi-octobre des mesures pour tenter de la relancer.
Toutefois, le patronat et une grande partie des économistes craignent qu'elles ne manquent d'ambition. "Le déclassement (de Moody's) est un coup de massue. L'Italie mérite mieux que cette notation mais s'il n'y a pas de changement (politique), la méfiance risque de nous tirer vers le fond", a lancé mercredi Pierluigi Bersani, le chef du Parti Démocrate, la principale formation de l'opposition de gauche en Italie.