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Le FMI n'exclut pas une récession mondiale en 2012

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Le FMI a annoncé qu'il n'excluait pas d'intervenir sur les marchés et d'acheter des titres de dette publique d'Etats en difficulté. - [Saul Loeb]
Le Fonds monétaire international a jugé mercredi qu'il était "plus que temps" que la zone euro trouve une solution à la crise de la dette, face à un risque de récession en 2012. Par ailleurs, l'institution n'exclut pas le risque d'une récession mondiale en 2012. Angela Merkel s'est exprimée pour une recapitalisation des banques européennes.

Il est "plus que temps de trouver une solution durable à la crise de la dette souveraine en zone euro", écrit le FMI dans un rapport publié mercredi. Pour autant, "vouloir atteindre des cibles chiffrées en matière de déficit ne doit pas se faire au risque d'une contraction à grande échelle de l'activité économique", ajoute l'institution de Washington.

Le FMI a prévenu qu'il n'excluait pas une récession au niveau mondial en 2012. "Nous tablons toujours sur une croissance, même très modeste, mais l'activité pourrait se retourner. Un risque de récession n'est pas à exclure", a admis Antonio Borges, directeur Europe du Fonds, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Le revirement d'Angela Merkel sur le nucléaire a été perçu comme une manoeuvre politique par les citoyens. [Fabrizio Bensch]
Le revirement d'Angela Merkel sur le nucléaire a été perçu comme une manoeuvre politique par les citoyens. [Fabrizio Bensch]

"En conséquence, nous devons changer nos politiques économiques", a-t-il affirmé. "Certains pays n'ont pas d'autres options, mais d'autres peuvent agir plus sereinement", a-t-il souligné.

Le FMI invite aussi les pays solides de la zone euro à agir. "Les pays bénéficiant de taux bas (sur le marché de la dette) devraient envisager de reporter une partie de leurs objectifs en matière de consolidation budgétaire", indique-t-il dans son rapport, qui invite également les grandes banques centrales à "faire une pause ou machine arrière" en cas de risque sur la croissance.

Le FMI pourrait acheter de la dette souveraine

La Banque centrale européenne doit justement se réunir jeudi. Les analystes s'attendent à une baisse de son taux directeur en raison des craintes de retour de la récession. Antonio Borges a par ailleurs affirmé que le FMI n'excluait pas d'intervenir sur les marchés et d'acheter des titres de dette publique d'Etats en difficulté.

"Le FMI ne fait pas normalement ce genre de choses (mais) dans des conditions tout sauf normales, cela ne peut être exclu", a-t-il dit, rappelant toutefois que "dans l'immédiat, l'aide que peut fournir le FMI serait (plutôt) des garanties à certains Etats".

Concernant l'aide à la Grèce, le FMI s'est montré "confiant dans le fait d'arriver à une issue positive" à l'issue des négociations entre Athènes et ses créanciers, regroupés au sein de la troïka (FMI, Union européenne et Banque centrale européenne) quant au versement d'une tranche de 8 milliards d'euros de prêts au pays. (Lire: Crise grecque)

Le Portugal a réservé des "surprises négatives"

Pour Antonio Borges, il n'y "pas d'urgence" pour verser cette nouvelle tranche d'aide étant donné que la Grèce ne doit pas faire face à des échéances de remboursement importantes avant le mois de décembre. Quant à la mise en oeuvre du second plan d'aide à la Grèce, elle dépendra du succès des mesures prises dans le cadre du premier plan, a-t-il souligné.

Revenant sur la situation de l'Irlande et du Portugal, les deux autres pays de la zone euro à bénéficier d'un plan d'aide, le FMI s'est montré partagé. "Nous sommes satisfaits de ce qui se passe en Irlande où le pays fait exactement ce qu'il devait faire" en matière de consolidation budgétaire, a indiqué Antonio Borges.

En revanche, il a estimé que Lisbonne avait réservé quelques "surprises négatives". "Il est trop tôt pour dire si le programme d'austérité mis en place est bien sur les rails", a-t-il fait savoir.

Ces commentaires négatifs du FMI quant à la situation économique tombent au moment où la France et la Belgique doivent procéder au démantèlement de la banque Dexia, privée de liquidités. (Lire: Crise de la dette)

agences/mre

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Merkel pour une recapitalisation des banques

La chancelière allemande Angela Merkel a appelé mercredi l'Union européenne à accélérer la manoeuvre pour recapitaliser les banques qui en ont besoin et stopper la contagion de la crise de la dette.

"Il est justifié, s'il y a un constat commun que les banques ne sont pas assez capitalisées, que l'on y procède, compte tenu de la situation actuelle sur les marchés financiers", a déclaré lors d'une visite à Bruxelles la chancelière allemande.

Elle a appelé ses partenaires à établir "des critères communs". "Pour les marchés, il est important qu'on aboutisse à des résultats", a-t-elle jugé, "le temps presse et donc il faudrait que cela se fasse vite".

L'Allemagne disposée à montrer la voie

"Le gouvernement allemand est prêt, si nécessaire, à réaliser une telle recapitalisation" des banques chez lui, a assuré la chancelière, en n'excluant pas que la question soit abordée au plus haut niveau, lors du prochain sommet européen à Bruxelles, les 17 et 18 octobre.

Les difficultés de la banque franco-belge Dexia, premier établissement victime cette semaine de la crise de la dette en Europe, ont sonné l'alarme. Privée des liquidités dont elle a besoin pour assurer son activité, elle est en voie de démantèlement avec le soutien de la France et de la Belgique, actionnaires à hauteur de 5,7% chacune.

De manière générale, les banques européennes sont de plus en plus réticentes à se prêter de l'argent entre elles. Et leurs concurrentes américaines fuient la zone euro. Ce qui fait courir un risque supplémentaire sur l'activité économique.