Sur un an, le nombre de chômeurs affiche une contraction d'un cinquième (-20,5%), soit de 28'696 personnes, a indiqué vendredi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). A 2,8%, le taux de chômage évolue depuis quatre mois maintenant à son niveau d'avant la récession de 2008-2009, après avoir culminé à 4,5% en janvier 2010.
Phénomène à retardement
Ce décalage rappelle combien le chômage demeure un phénomène qui agit avec retard au regard de l'évolution conjoncturelle. En août dernier, le taux de chômage s'était maintenu à 2,8%, malgré une progression de 2487 du nombre de chômeurs par rapport à juillet, mois où celui-ci s'était en revanche contracté de 1178.
D'ailleurs, l'effectif des chômeurs ne devrait plus diminuer ces prochains mois, relève Serge Gaillard, chef de la Direction du travail au SECO, contacté par l'ats. Le mouvement de baisse s'est lentement mais sûrement épuisé ces derniers mois, comme prévu, ajoute l'ancien syndicaliste.
Serge Gaillard prévoit une légère hausse au cours des douze prochains mois. Le taux de chômage moyen devrait du coup se situer à 3,1% cette année et à 3,4% en 2012. En cause: l'impact conjugué sur l'industrie d'exportation du ralentissement de l'économie mondiale, sous l'effet de la crise de la dette et du franc fort. La vague de suppressions d'emplois, pas loin de 1000, annoncées chez Huntsman (chimie) et SR Technics (maintenance des avions), du côté de Bâle et Zurich, constitue un possible signe avant-coureur, note Serge Gaillard.
Recul du chômage des jeunes
Outre l'industrie d'exportation, le tourisme, le commerce de détail et les banques devraient souffrir. En septembre, force est de constater que rien est apparu dans les statistiques, tempère Serge Gaillard. "Il n'y a eu ni mouvement d'ampleur ni tendance claire". Concernant le recours au chômage partiel, il devrait à nouveau croître, après avoir touché un niveau plancher en juillet.
Le chômage des jeunes, qui comprend la tranche d'âge des 15-24 ans, apparaît également en diminution. L'effectif s'est contracté de 144 personnes (-0,8%) pour s'inscrire à 17'932, pour un taux de 3,2% (-0,1 point) de la population active. En rythme annuel, la baisse atteint 25,4%, soit 6103 personnes.
Le total des demandeurs d'emplois, qui inclut en plus des chômeurs les personnes bénéficiant d'une formation ou se trouvant en situation de gain intermédiaire, a reculé de 378 à 164'448. Le nombre de places vacantes annoncées auprès des Offices régionaux de placement (ORP) affiche lui une augmentation de 851 à 19'435.
ats/bkel
Baisse dans tous les cantons romands, sauf en Valais
Le nombre de chômeurs a reculé dans tous les cantons romands, sauf en Valais. Pour ce dernier, il s'est accru de 240 personnes par rapport à août à 4149, soit un taux de chômage de 3% (+0,2 point). La hausse résulte de facteurs saisonniers liés à la baisse d'activité dans le tourisme.
A Genève, le nombre des chômeurs a reculé de 419 à 11'700, pour un taux de chômage de 5,3% (-0,2 point).
Celui enregistré dans le canton de Vaud est demeuré stable à 4,7%, malgré une baisse de 128 du nombre de chômeurs à 15'648.
A Neuchâtel, le taux de chômage s'est contracté de 0,1 point pour revenir à 4,4% de la population active, à la faveur d'un recul de 150 chômeurs à 3761.
Dans le Jura, le nombre de chômeurs a diminué de 55 en septembre à 1038, pour un taux de 3% seulement.
Fribourg affiche toujours le taux le plus bas de Suisse romande, avec 2,4%, inchangé au regard d'août. Le nombre de chômeurs y a diminué de 10 à 3003.
A Berne, les effectifs ont augmenté de 46 à 9818 chômeurs, pour un taux de chômage stable de 1,9%.