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Premier coup de canif à la note "AAA" de la France

Moody's a expliqué que les mesures votées par le Congrès ne suffiraient pas nécessairement pour améliorer l'état des finances publiques américaines. [Andrew Gombert]
Moody's relève que la solidité financière du gouvernement français pourrait être affaiblie à l'avenir. - [Andrew Gombert]
L'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a donné lundi un premier coup de canif à la sacro-sainte note "AAA" de la France. Elle a annoncé qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si sa perspective "stable" était toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.

"Au cours des trois prochains mois, Moody's va surveiller et évaluer cette perspective stable (de la note du pays), au regard des progrès effectués par le gouvernement pour mettre en oeuvre" les mesures annoncées de réduction du déficit budgétaire, souligne l'agence de notation dans un communiqué.

La France bénéficie actuellement de la meilleure note possible de la part de Moody's (un "AAA"), comme de la part de ses grandes concurrentes Standard & Poor's et Fitch Ratings. Cette note élevée lui permet d'emprunter sur les marchés dans des conditions très favorables pour financer ses déficits budgétaires.

Une ombre sur le triple A

Si la perspective de cette note devait être revue à "négative", cela impliquerait que Moody's serait susceptible de l'abaisser à moyen terme (le plus souvent à une échéance de trois à douze mois). Et la France deviendrait ainsi le nouveau grand pays, après les Etats-Unis, à perdre le précieux talisman financier.

L'agence prend bien soin de préciser que cet examen entre dans le cadre de son étude annuelle sur les comptes de la France et qu'il ne s'agit pas encore - à ce stade - d'une décision sur la note du pays. Mais elle est la première des trois grandes agences de notation à jeter ainsi une ombre sur le "Aaa" français.

Solidité affaiblie

La semaine dernière, Moody's avait encore confirmé la solidité de la note française, après l'annonce du plan de restructuration de la banque Dexia. Outre la capacité du gouvernement français à tenir ses engagements budgétaires, Moody's indique qu'elle prendra en compte dans sa réflexion "tout nouveau développement négatif de l'économie ou des marchés financiers".

Dans son communiqué, Moody's relève que la solidité financière du gouvernement français, certes encore très élevée, "s'est affaiblie, comme c'est aussi le cas pour d'autres pays de la zone euro, car la crise économique et financière dans le monde a conduit à une détérioration de ses ratios d'endettement, qui sont désormais parmi les plus faibles des pays notés +Aaa+".

Pour Moody's, il est donc "crucial" pour la France de conserver "la confiance des investisseurs sur sa capacité et sa volonté de s'attaquer à des défis imprévus".

Baroin volontaire

Le ministre du Budget, François Baroin, le 3 mars 2010 à Paris
Le ministre du Budget, François Baroin, le 3 mars 2010 à Paris

Le ministre français des Finances François Baroin a assuré mardi que la France mettrait "tout en oeuvre" pour conserver sa note "triple A" auprès des agences de notation, qui lui permet d'emprunter aux meilleures conditions possibles sur les marchés.

"Nous serons là pour conserver ce triple A. C'est une condition nécessaire pour protéger notre modèle social... Nous mettrons tout en oeuvre pour ne pas être dégradés", a déclaré François Baroin, réagissant sur la chaîne de télévision France 2 à l'annonce par l'agence Moody's qu'elle pourrait revoir sa perspective sur la note française.

ats/pima

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La France revoit à la baisse sa croissance

La France pourrait revoir à la baisse sa prévision de croissance pour 2012, "probablement trop élevée", à moins de 1,5%, a indiqué mardi le ministre français de l'Economie, François Baroin, sur la chaîne de télévision France 2.

"Il y a un risque" que la hausse du produit intérieur brut de la France soit inférieure à 1,5%, alors que le gouvernement tablait pour 2012 sur une augmentation de 1,75% du PIB, a déclaré François Baroin. "Il y a un risque" parce qu'il y a "un risque de ralentissement mondial. Il est très rapide, il peut être sévère".