Résumant le "nouveau plan grec" sur lequel portent les discussions pour éviter la banqueroute au pays, le ministre belge des Finances Didier Reynders a évoqué "un effort substantiel de la Grèce à nouveau", "un effort des Etats européens" et "aussi un effort du secteur privé", c'est-à-dire les banques.
Sur ce dernier volet, les grands argentiers de la zone euro ont déjà convenu vendredi soir de demander de nouveaux efforts "substantiels" aux banques, a indiqué leur chef de file, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Leur condition: qu'elles acceptent d'effacer "au moins" la moitié de la valeur des dettes grecques qu'elles détiennent, contre 21% initialement prévu en juillet.
Négociations sur la bonne voie
Un négociateur que les tractations menées avec les représentants des banques se passaient plutôt bien et les gouvernements étaient "confiants" qu'un accord sera trouvé. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont eux fait état de "progrès" dans les négociations en cours.
La zone euro s'appuie sur un rapport de la troïka des bailleurs de fonds de la Grèce (UE, FMI et BCE), selon lequel les banques doivent accepter des pertes de 50% à 60% pour que la dette grecque soit viable. Si les Européens n'obtiennent pas le feu vert des banques, cela pourrait provoquer une effet domino dans toute la zone euro avec contagion possible à l'Italie et à l'Espagne.
Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a exhorté samedi ses pairs à trouver une solution à la crise, en estimant qu'il en va, de l'existence même de l'UE.
Pas encore d'accord global
En contrepartie de l'effort attendu des banques, les ministres des Finances des 27 ont identifié samedi les besoins en recapitalisation du secteur bancaire pour amortir le choc: un début de consensus s'est dégagé autour de 107 à 108 milliards d'euros, selon une source proche du dossier.
Mais après près de dix heures de discussions difficiles, les ministres se sont séparés sans accord global sur le plan de recapitalisation. "Nous avons réalisé certains progrès" et "posé les fondations d'un accord", s'est borné à dire le Suédois Anders Borg.
Certains pays dans le viseur des marchés, comme l'Italie et l'Espagne, ont semblé rechigner face aux exigences. L'accord final, portant aussi sur le type de financement, privé, étatique ou européen, est attendu au plus tôt lors du sommet de l'UE de dimanche.
afp/boi