Le sommet à Bruxelles semble avoir permis de rapprocher un peu le couple franco-allemand après de fortes divergences sur la manière de renforcer la force de frappe du Fonds de soutien de la zone euro (FESF). Il s'agit d'un instrument financier indispensable pour enrayer la contagion de la crise de la dette. Mais aucune décision n'a véritablement été prise.
Un "assez large accord" se dessine sur ce point, a assuré le président français Nicolas Sarkozy, alors que ce sujet empoisonnait les relations entre Paris et Berlin depuis plusieurs jours. "Les discussions progressent bien, il n'y a pas de blocage", a-t-il assuré.
A l'issue d'un bras de fer, Paris a été contraint d'abandonner son idée d'impliquer la Banque centrale européenne (BCE) dans le renforcement du pare-feu de la zone euro. La chancelière allemande Angela Merkel s'y opposait catégoriquement au motif que cela aurait violé l'interdiction juridique faite à la Banque centrale européenne (BCE) d'aider budgétairement les gouvernements.
Deux scénarios à l’étude pour le FESF
Désormais, deux scénarios sont encore à l'étude pour renforcer le FESF et lui donner une puissance de feu d'au moins 1000 milliards d'euros, selon les chiffres qui circulent.
L'une propose que le FESF agisse comme un système d'assurance partielle de la dette publique de pays en difficulté, une autre envisage une structure spéciale adossée au Fonds monétaire international, dans lequel des pays émergents comme la Chine pourraient investir.
L’Italie de Silvio Berlusconi remise à l’ordre
Inquiets d'un risque de contagion de la crise, les dirigeants européens se sont par ailleurs montrés sévères dimanche envers l'Italie qui croule sous une dette de 1.900 milliards d'euros. Rome est accusé de ne pas tenir ses engagements de rigueur budgétaire et de ne pas assez réformer son économie.
"Nous avons dit clairement à Silvio Berlusconi que l'Italie doit tout faire pour être à la hauteur de ses responsabilités", a déclaré la chancelière allemande. "Il n'est pas question de faire appel à la solidarité des partenaires si on ne fait pas les efforts nécessaires", a averti pour sa part Nicolas Sarkozy.
Rome suscite en effet l'irritation de ses partenaires qui redoutent une crise de grande ampleur dans la zone euro si ses comptes publics ne sont pas fermement tenus. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a d'ailleurs dû donner des explications avant le sommet lors de tête-à-tête d'une part avec le président de l'UE, d'autre part avec le président français et Angela Merkel.
afp/pbug