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Le référendum grec surprise effraie la zone euro

grèce [Thanassis Stavrakis]
L'annonce par la Grèce d'un référendum concernant les mesures pour juguler la dette a surpris et créé un émoi dans toute l'Europe. - [Thanassis Stavrakis]
La zone euro a replongé dans la tourmente mardi après l'annonce surprise d'un référendum en Grèce, le Premier ministre grec Georges Papandréou jouant son va-tout face à une forte contestation interne, au risque d'un défaut de paiement de son pays. Toutes les Bourses européennes plongent.

Après l'accalmie qui avait accueilli les résultats du sommet européen jeudi dernier qui a accouché d'un plan de désendettement pour la Grèce, l'annonce d'un référendum en Grèce a "pris les marchés par surprise et les a choqués", selon le courtier IG Market à Paris.

Toutes les Bourses à la baisse

Elle a fait dévisser les Bourses européennes, plombées notamment par le plongeon des valeurs bancaires, et affecté aussi les places asiatiques. La place d'Athènes a elle dégringolé de plus de 6% à l'ouverture.

A la clôture, les marchés d'actions accentuaient leurs pertes d'ouverture et plongeaient de 5,38% à Paris, de 5% à Francfort, tandis que Milan chutait de 6,80% et que Madrid perdait 4,19%. Les Bourses de Zurich et de Londres ont limité les dégâts, avec respectivement une baisse de 2,49% et 2,21%.

Wall Street a également terminé en net repli mardi: le Dow Jones a perdu 2,48%, le Nasdaq 2,89%.

Vote de confiance

Selon une source gouvernementale, cette consultation référendaire, la première organisée dans le pays depuis celle ayant aboli la monarchie en 1974, interviendra "vers janvier". Elle sera précédée vendredi soir d'un vote de confiance au parlement, où Georges Papandréou dispose d'une majorité de 153 députés sur 300, amaigrie par la rigueur mais dont les analystes parient pour l'occasion sur la discipline.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sur le qui-vive

L'idée est de demander aux électeurs s'ils approuvent l'accord par lequel la zone euro s'est engagée dans la nuit du 26 au 27 octobre à Bruxelles à sortir la Grèce de son surendettement en échange d'une tutelle et d'une cure d'austérité renforcées, a précisé la même source à l'AFP.

grèce [KEYSTONE - Pantelis Saitas]
grèce [KEYSTONE - Pantelis Saitas]

Réagissant à l'annonce du gouvernement grec, la fédération allemande des banques privées (BdB) a estimé mardi que le projet de référendum sur l'accord européen était "tout sauf un cadeau" car il augmente l'inquiétude des marchés et risque de compromettre le calendrier du plan de sauvetage.

De son côté, le président français Nicolas Sarkozy va téléphoner ce mardi à la chancelière allemande Angela Merkel pour évoquer avec elle la décision grecque d'organiser un référendum sur le plan d'aide à ce pays élaboré la semaine dernière à Bruxelles, a annoncé l'Elysée. Nicolas Sarkozy a également convoqué une réunion interministérielle.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a lui déploré "les incertitudes" créées par l'annonce surprise de ce référendum.

La Commission européenne reste sereine

Les présidents de l'UE, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont dit mardi avoir "pleine confiance" dans le respect par la Grèce de ses engagements à l'égard de la zone euro, malgré l'annonce d'un référendum.

"Nous prenons note de l'intention des autorités grecques d'organiser un référendum. Nous sommes convaincus que cet accord (conclu au dernier sommet de la zone euro, ndlr) est le meilleur pour la Grèce. Nous avons pleinement confiance dans le fait que la Grèce honorera les engagements pris en relation avec la zone euro et la communauté internationale", ont-ils indiqué dans un communiqué.

Le monde de la finance veut aller de l'avant

L'Institut de la finance internationale (IIF), qui représente les grandes banques du monde, a indiqué mardi qu'il souhaitait faire avancer les négociations sur l'effacement d'une partie de la dette grecque, malgré l'annonce d'un référendum sur le sujet en Grèce.

Dans un communiqué, l'IIF a "réaffirmé son intention d'aller de l'avant avec l'accord trouvé le 26-27 octobre à Bruxelles avec les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro pour réduire de 50% le montant nominal des obligations d'Etat grecques détenues par le secteur privé".

A lire aussi: Grèce: référendum sur l'accord sur la dette

agences/rber/olhor

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Menace sur la viabilité de la zone euro

Un non des Grecs au référendum prévu en janvier par leur gouvernement sur le plan européen de désendettement menacerait la "viabilité" de la zone euro, a estimé mardi l'agence de notation Fitch.

Un rejet de l'accord européen conclu la semaine dernière "augmente le risque d'un défaut forcé" de la Grèce et d'une "sortie potentielle" de ce pays de la zone euro, avec de "graves conséquences financières pour la stabilité financière et la viabilité de la zone euro", affirme l'agence franco-américaine dans un communiqué.

Réunions sur la Grèce mercredi à Cannes en prélude au G20

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se réuniront mercredi à 16h30 GMT à Cannes (France) avec les dirigeants de l'UE et du FMI avant de retrouver à 19h30 GMT le Premier ministre grec Georges Papandréou, a annoncé mardi soir la présidence française.

La première réunion de "consultation" rassemblera autour du président français et de la chancelière allemande le président de l'Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, les présidents du Conseil européen Herman Van Rompuy et de la Commission européenne José Manuel Barroso, et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.

Tous ces participants rejoindront à 19h30 GMT le Premier ministre grec et son ministre de l'Economie et des Finances Evangélos Vénizélos pour évoquer la situation provoquée par l'annonce d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage de la zone euro adopté la semaine dernière à Bruxelles.