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Le groupe Alpiq veut supprimer 450 emplois

ALPIQ conserve la cap nucléaire [Gaëtan Bally]
Alpiq a vu son bénéfice net fondre de 57% au cours des neuf premiers mois de l'année. - [Gaëtan Bally]
Alpiq supprime 450 de ses 11'000 emplois, dont environ 225 en Suisse, pour redresser sa rentabilité. Le groupe énergétique, dont le bénéfice net a chuté de 57% sur neuf mois en 2011, déplace aussi son siège de Neuchâtel à Lausanne. La mesure concerne 25 postes.

Dans l'air depuis des mois, le plan de restructuration dévoilé vendredi doit permettre de réduire les coûts opérationnels de 100 millions de francs d'ici à fin 2012. Il répond à l'évolution législative (abandon du nucléaire en Suisse et contraintes de prix) et conjoncturelle (risque de récession et impact du franc fort).

Le numéro un helvétique de l'énergie ne supprimera pas d'emplois dans la production en Suisse, a indiqué en conférence téléphonique Hans Schweickardt, son président et directeur général. Des licenciements ne sont pas exclus et un plan social sera élaboré. Les divisions touchées sont le négoce, les ventes internationales, l'administration ainsi que les unités de support centrales et régionales. Hors de Suisse, quelque 125 emplois disparaîtront en Allemagne et en Norvège.

Une situation urgente

L'installation d'Alpiq Holding à Neuchâtel remonte à début 2009, au moment de la concrétisation de la fusion du vaudois EOS et du soleurois Atel pour créer Alpiq. Ce siège occupe 25 personnes, dont les tâches seront réparties entre Lausanne et Olten (SO), la ville des bords de l'Aar recueillant notamment la stratégie. La mesure doit encore recevoir l'aval de l'assemblée générale d'avril prochain. Mais Hans Schweickardt ne doute pas de l'issue du vote.

Dans son exposé, le directeur général par intérim, après le départ subit de Giovanni Leonardi à fin septembre, n'a pas caché l'urgence de la situation. Le bénéfice net a chuté de 57% sur un an entre janvier et septembre à 180 millions de francs. Au niveau opérationnel, le résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA) a chuté de 22% à 832 millions. Le chiffre d'affaires fait à peine mieux avec un recul de 3% à 10,2 milliards. Sur l'ensemble de 2011, Alpiq essuiera une perte nette, a averti Hans Schweickardt, sans pour autant la chiffrer.

Le passage dans le rouge s'explique par l'enregistrement en une fois de correctifs de valeurs et de provisions pour 1,7 milliard de francs. Le groupe réduira aussi son endettement de 1,5 à 2 milliards d'ici à fin 2014. L'objectif se concrétisera via un redimensionnement des investissements (-700 millions à 1,3 milliard) et une cession d'actifs, comme la filiale allemande AAT et la vente à EDF, effective, de la participation de 20% dans l'italien Edipower.

Amortissement en vue de la sortie du nucléaire

La décision du Conseil fédéral et des Chambres de sortir du nucléaire en 2034 a nécessité un amortissement extraordinaire de 35 millions de francs en lien avec le projet de nouvelle centrale nucléaire de Gösgen II, dans le Niederamt soleurois. Ce montant n'est toutefois pas intégré aux comptes après neuf mois. Outre les coûts, l'endettement et l'organisation simplifiée, le plan de restructuration, qui se monte à 25 millions de francs, vise à recentrer le groupe sur son coeur d'activité, en particulier la Suisse où Alpiq emploie 5000 personnes.

L'entreprise mise beaucoup sur l'entité Alpiq InTec (AIT) et ses 3700 employés. Celle-ci s'intéresse aux techniques de gestion des bâtiments ainsi qu'aux techniques du transport et de l'approvisionnement en énergie.

Au-delà, après la catastrophe de Fukushima au Japon, Alpiq misera sur les énergies renouvelables, sur la base de moyens existants et à développer, notamment dans l'hydraulique. Hors des frontières, Alpiq concentrera son attention sur les marchés français, italien et roumain. Hans Schweickardt a précisé que ces prochaines années le groupe présenterait des chiffres inférieurs à ceux des exercices précédents.

Alpiq n'est pas seul à souffrir de l'évolution du contexte général. Ses concurrents zurichois Axpo et bernois FMB ont aussi prévu des mesures pour diminuer leurs coûts et accroître leur rentabilité, FMB ayant déjà annoncé 55 suppressions d'emplois (lire ci-contre).

ats/hof/pbug

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Une tendance générale dans la branche

Conjoncture et législation, sans oublier l'impact du franc fort, obligent donc les acteurs de la branche à réduire la voilure. Avant Alpiq, le zurichois Axpo et le bernois FMB ont annoncé vouloir réduire leurs coûts pour améliorer leur rentabilité, avec à la clé des suppressions d'emplois (55 déjà prévues chez FMB par exemple).

Alpiq, Axpo et FMB occupent à eux trois quelque 18'000 personnes au total, dont 4300 pour la société zurichoise et 2800 pour la firme bernoise.