Le président français Nicolas Sarkozy a assuré vendredi que les pays qui continuent à abriter des paradis fiscaux, dont une liste de onze devrait être publiée, seraient "mis au ban de la communauté internationale, en conclusion du sommet du G-20 à Cannes.
"Antigua-et-Barbuda, La Barbade, Botswana, Brunei, Panama, Seychelles, Trinidad-et-Tobago, Uruguay et Vanuatu ne se sont pas dotés d'un cadre juridique adapté à l'échange d'informations fiscales", a-t-il révélé, ajoutant que "la Suisse et le Liechtenstein ne sont pas encore qualifiés" parmi les pays qui ont mis en place un tel cadre.
"Nous, nous ne voulons plus de paradis fiscaux. Le message est très clair, les pays qui demeurent des paradis fiscaux avec la dissimulation financière seront mis au ban de la communauté internationale", a déclaré devant la presse Nicolas Sarkozy, dont le pays préside actuellement le G-20.
Nicolas Sarkozy a précisé que le G20 procéderait à une "publication systématique à chacun de nos sommets de la liste des pays qui ne font pas ce qu'il faut pour sortir d'un comportement inadmissible".
Banques d'importance "systémique"
Toujours lors du sommet du G20 à Cannes, les régulateurs ont identifié 29 banques dites d'importance "systémique", qui, de par leur taille, représentent un danger pour l'ensemble de l'économie en cas de faillite. Ils vont leur imposer une série de mesures pour les rendre plus résistantes à de futurs chocs. UBS et Credit Suisse sont concernées.
Les banques françaises Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole et la britannique HSBC, également actives en Suisse, mais aussi Bank of America, Barclays, Deutsche Bank figurent sur cette liste largement attendue par les marchés et divulguée vendredi lors du G-20 de Cannes par Nicolas Sarkozy.
Ces banques, considérées comme tellement grandes que leur effondrement menacerait l'économie mondiale, vont devoir s'adapter à une législation très sévère, visant à les rendre plus solides en cas de crise financière, mais aussi à éviter que le contribuable doive financer leur éventuelle faillite.
L'Italie sous surveillance du FMI
Autre fait notable du sommet, les membres du G20 se sont efforcés d'éviter une propagation de la crise grecque, en plaçant l'Italie sous la surveillance du FMI, sans toutefois se décider sur de nouveaux moyens financiers censés éviter au monde une nouvelle récession.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a donc fait appel, officiellement de son propre chef, au Fonds monétaire international (FMI) pour une "vérification publique" trimestrielle de la mise en oeuvre des mesures anti-crise de l'Italie. Il a ajouté avoir reçu, et refusé, une proposition d'aide financière du FMI, qui "n'est pas nécessaire".
L'écart entre le taux auquel empruntent l'Allemagne, bon élève en ce qui concerne la discipline budgétaire, et l'Italie a atteint un nouveau record vendredi après-midi, signe de la perte de confiance des marchés dans Rome.
agences/pbug/rber
Oui à la taxation financière
Le G-20 "reconnaît les initiatives de pays membres pour taxer les transactions financières", a annoncé vendredi le président français Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de Cannes. Le chef de l'Etat a souhaité que cette taxe soit mise en place avant la fin de l'année 2012.
"La France se battra pour que cette taxe devienne une réalité", a-t-il promis. "Le projet sera soumis à la discussion à la table du conseil des ministres et des chefs d'Etat et de gouvernement dès le début de cette année" 2012, a-t-il assuré. Selon lui, "à part la France, la Commission européenne, l'Allemagne, l'Espagne, l'Argentine, l'Union africaine, l'Ethiopie, l'Afrique du Sud, le secrétaire général des Nations unies et le Brésil sont favorables au principe d'une taxe sur les transactions financières".