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Les milieux économiques pour un euro à 1,30 franc

Vignette change euro/franc
Certains entrepreneurs vont jusqu'à exiger de la BNS qu'elle défende un cours à 1,35 franc pour un euro.
Pour les milieux économiques, un euro à 1,20 franc ne suffit pas à sauver l'industrie suisse d'exportation. Il faudrait au moins 1,30 franc, selon leurs calculs. "J'espère que la banque centrale élèvera le cours lorsque l'occasion se présentera", a déclaré à la SonntagsZeitung Gerold Bührer, président d'economiesuisse.

"Nous demandons que d'autres pas soient franchis afin d'affaiblir le franc face à l'euro", a renchéri Hans Hess, président de Swissmem, association faîtière de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux.

De son côté, le patron du fabricant soleurois de machines à café Jura, Emmanuel Probst, va plus loin en exigeant que la Banque nationale suisse défende un cours à 1,35 franc.

Fin d'un tabou

Depuis l'introduction d'un cours plancher de l'euro à 1,20 franc il y a deux mois, les revendications supplémentaires adressées au président de la BNS Philipp Hildebrand étaient taboues mais aujourd'hui, le vent a tourné, a observé le journal dominical.

"Une grande partie des sociétés ne sont plus concurrentielles avec un cours à 1,20 franc", a constaté Hans Hess. De plus en plus d'entreprises sont contraintes de prendre des mesures restrictives et depuis le printemps dernier, plus de 2000 emplois ont été supprimés en Suisse.

Si le franc ne s'affaiblit pas bientôt, les milieux économiques tablent sur la suppression de 25'000 emplois dans les seules entreprises d'exportation.

La BNS se dit prête à intervenir

De son côté, la Banque nationale suisse (BNS) est prête à intervenir encore sur le marché des devises pour affaiblir le franc, deux mois après sa première intervention. Pour son président, Philipp Hildebrand, la monnaie helvétique est encore surévaluée, a-t-il déclaré dans la NZZ am Sonntag.

"Au cours actuel, le franc est encore à un niveau très élevé face à l'euro. Nous nous attendons à ce qu'il s'affaiblisse encore avec le temps. Mais si tel n'était pas le cas, cela pourrait engendrer des tendances déflationnistes et exercer une pression énorme sur l'économie. Si les perspectives économiques et cette évolution déflationniste l'exigent, nous somme prêts à prendre d'autres mesures", a-t-il déclaré dans une interview accordée à l'hebdomadaire alémanique.

Quant à savoir si ce cours plancher devrait désormais se situer à 1,30 franc, Philipp Hildebrand ne s'est pas prononcé. "Nous surveillons les données et nous prendrons des mesures si nécessaire", a-t-il déclaré.

Le 6 septembre, la banque centrale est déjà intervenue pour lutter contre l'appréciation du franc, fixant un taux plancher de 1,20 franc pour un euro afin d'éviter un raffermissement excessif de la devise helvétique, qui pénalise les exportateurs suisses. Depuis, un relèvement de ce cours plancher par la BNS a régulièrement été évoqué par les marchés, mais l'institut d'émission ne s'est jamais prononcé sur la question.

ap/ats/hof

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Le Conseil fédéral n'a pas prévu de deuxième paquet d'aide à l'économie

Alors que les industries exportatrices demandent des aides, il n'est pas prévu pour l'heure de deuxième paquet d'aide à l'économie quand bien même la crise économique se fait toujours plus ressentir en Suisse, a indiqué le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann dans un entretien accordé au Matin Dimanche. Il faut d'abord attendre les effets des premières mesures.

Son département a reçu de nombreuses demandes d'entreprises qui désirent bénéficier de l'aide de 800 millions de francs débloqués. Près de 130 requêtes ont été déposées ces dix derniers jours seulement, précise-t-il.

"Un groupe de travail est en train d'analyser ces demandes et nous devrions avoir traité la plupart d'entre elles d'ici la fin de l'année déjà", selon le Bernois. Pour le patron de l'Economie, "les Suisses n'ont pas de quoi craindre exagérément cette crise".

La Confédération table sur une croissance de 0,9% l'an prochain, un résultat certes moins réjouissant que les années précédentes mais une croissance tout de même. Interrogé sur les récents licenciements prononcés par Novartis, les grandes banques, Kudelski ou Alpiq, il n'entend pas se prononcer sur des cas particuliers.

Et de lancer un message aux patrons: "Je n'ai pas le pouvoir de remettre en cause votre stratégie, mais j'attends et j'exige que vous soyez le plus respectueux possible du droit des travailleurs".