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Le Trésor italien a réussi à lever 5 milliards d'euros

Le Trésor a en revanche atteint son objectif en réussissant à lever 5 milliards d'euros lors de ce premier test depuis l'annonce de la démission de Silvio Berlusconi. [Paolo Bona]
Le Trésor a atteint son objectif en réussissant à lever 5 milliards d'euros lors de ce premier test depuis l'annonce de la démission de Silvio Berlusconi. - [Paolo Bona]
Pressée par le FMI d'accélérer "une clarification politique", l'Italie, au bord de l'asphyxie, presse le pas pour former un gouvernement crédible et a procédé jeudi à une émission d'obligations, vue comme un test après la démission de Silvio Berlusconi, qui s'est soldée par un taux record.

Une "clarification politique" est nécessaire à Rome et à Athènes, car celle-ci "favoriserait la stabilité et mon objectif est une plus grande stabilité", a déclaré jeudi Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), au cours d'une conférence de presse en Chine.

Les marchés ne sont pas rassurés

La démission annoncée du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi n'a pas permis de rassurer les marchés qui craignent des négociations politiques infinies, laissant le pays sans un gouvernement fort capable de prendre les mesures impopulaires nécessaires pour redresser la situation.

Les Bourses européennes et Wall Street avaient terminé dans le rouge mercredi, l'annonce du départ prochain de Silvio Berlusconi ne parvenant pas à apaiser les craintes des investisseurs. Et les mauvaises nouvelles pour l'économie de la péninsule continuent de s'accumuler. Jeudi matin, l'Institut national des statistiques (Istat) a annoncé que la production industrielle a chuté de 4,8% en septembre, plus que prévu, une donnée qui alimente les craintes de récession de l'économie italienne.

Les taux d'intérêt à un an payés par le Trésor italien ont par ailleurs atteint jeudi le niveau record de 6,087% lors d'une émission obligataire test, contre 3,57% le 11 octobre, même si ceux à 10 ans se sont légèrement détendus, repassant en-dessous des 7% (lire ci-contre). Le Trésor a réussi à lever 5 milliards d'euros.

Cette envolée des taux "aura assez vite des retombées significatives sur les conditions de financement et sur l'économie réelle", a mis en garde jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. Une contagion de la crise à l'Italie, troisième économie de la zone euro dont la dette atteint 1900 milliards d'euros (120% du PIB), et a fortiori à la France, mettrait à genoux l'ensemble de la zone euro.

Le président Giorgio Napolitano au front

Le message du FMI, des marchés et de l'Union européenne a été reçu très clairement à Rome où le président de la République, Giorgo Napolitano, personnalité unanimement respectée en Italie, a imprimé une forte accélération au processus politique, dérogeant à toutes les règles jusqu'à présent en vigueur.

"L'Italie fait face à des passages difficiles et à des choix particulièrement délicats pour surmonter la crise. L'Europe attend avec urgence des signaux importants de prise de responsabilité de la part d'un de ses pays fondateurs. Nous serons à la hauteur de la tâche", a déclaré jeudi solennellement Giorgio Napolitano lors d'une cérémonie publique à Rome.

Mario Monti pour remplacer le Cavaliere?

Grâce à l'intervention du chef de l'Etat, le Parlement italien, réputé pour sa lenteur, a décidé d'adopter en un temps record les mesures d'austérité et de réformes structurelles promises par le pays à l'Union européenne: premier vote attendu vendredi au Sénat, feu vert définitif à la Chambre des députés samedi ou dimanche au plus tard. Immédiatement à l'issue de ce dernier vote Silvio Berlusconi remettra sa démission.

La presse italienne s'attend à ce que Giorgio Napolitano nomme quasiment dans la foulée l'ex-commissaire européen Mario Monti, après avoir toutefois consulté une dernière fois les principaux dirigeants politiques du pays. Le chef de l'Etat pourrait théoriquement aussi dissoudre le Parlement et convoquer de nouvelles élections, mais "la pression des marchés éloigne le vote", estime le Corriere della Sera, quotidien de référence.

La nomination de l'ex-commissaire européen, économiste respecté de 68 ans, viserait à rétablir la crédibilité fortement entamée du gouvernement italien. reste toutefois pour le chef de l'Etat à s'assurer qu'il disposera d'une majorité suffisante pour mener à bien sa tâche.

agences/hof

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Niveau record des taux d'intérêt

Les taux d'intérêt à un an payés par le Trésor italien ont atteint jeudi le niveau record de 6,087% lors d'une émission obligataire test, alors que l'Italie est menacée à son tour d'être emportée par la crise de la dette, a annoncé la Banque d'Italie.

Les taux ont donc presque doublé par rapport à la dernière opération similaire datant du 11 octobre, où ils s'étaient inscrits à 3,57%. Ce niveau de taux est insoutenable sur la durée, étant donné la taille colossale de la dette italienne (1900 milliards d'euros, environ 120% du PIB).

Le Trésor a en revanche atteint son objectif en réussissant à lever 5 milliards d'euros lors de cette émission, qui était le premier test sur les marchés pour le pays après l'annonce mardi soir du départ prochain du chef du gouvernement Silvio Berlusconi. La demande a été très soutenue, atteignant 9,95 milliards d'euros.

Les craintes de voir l'Italie emportée à son tour par la crise de la dette avaient propulsé mercredi les taux à dix ans, qui servent de référence, largement au-dessus de la barre des 7%.

L'arrivée probable de Mario Monti à la tête du gouvernement bien accueillie

La Bourse de Milan accélérait fortement jeudi en milieu de matinée et prenait plus de 3%, le marché pariant sur la fin de l'incertitude politique en Italie avec l'arrivée probable de Mario Monti à la tête du gouvernement alors que le pays est menacé par la crise de la dette.

Vers 09H45 GMT, l'indice vedette FTSE Mib, qui a fait du yo-yo en début de séance en ouvrant en nette baisse avant de passer dans le vert quelques minutes plus tard, prenait 3,11% à 15'545 points.

Le chef sortant du gouvernement italien Silvio Berlusconi a offert jeudi son soutien à l'ex-commissaire européen Mario Monti, fortement pressenti pour lui succéder à la tête de l'exécutif. Le parti de La Ligue du Nord a déjà averti qu'il irait dans l'opposition si M. Monti devenait Premier ministre.

Le président de la République Giorgio Napolitano a nommé mercredi soir Mario Monti sénateur à vie. Cette décision a été interprétée dans toute l'Italie comme le prélude à sa nomination à la tête du prochain gouvernement en remplacement de Silvio Berlusconi, démissionnaire.