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Tornos se redresse malgré une conjoncture très dure

Tornos voit enfin le bout du tunnel.
Tornos poursuit son redressement au 3e trimestre 2011.
Tornos a poursuivi son redressement au troisième trimestre, dans un environnement conjoncturel difficile. Le fabricant de machines-outils du Jura bernois a cependant subi les effets négatifs liés à la force du franc. Par ailleurs, la situation générale du secteur se dégrade.

Le résultat opérationnel de Tornos est redevenu positif de juillet à septembre, atteignant 1,2 million de francs, contre une perte opérationnelle de 0,7 million un an plus tôt.

"La force du franc suisse vis-à-vis de l'euro et du dollar américain a eu un effet négatif sur les résultats du troisième trimestre. Les mesures prises pour répondre au défi posé par ces changements de parité n'ont eu qu'une faible influence sur le trimestre en cours", note Tornos, relevant néanmoins les progrès importants au plan opérationnel.

Réduction des coûts

L'entrée de commandes sur les trois premiers trimestres s'est inscrite à 216,4 millions de francs, en hausse de 47,2% par rapport à la même période de l'année précédente. Le chiffre d'affaires brut a pratiquement doublé (+90,5%) à 202 millions de francs.

Sur l'ensemble de l'exercice, Tornos affine ses prévisions par rapport à août. Le groupe table désormais sur un chiffre d'affaires brut de l'ordre de 260 à 270 millions de francs, pour une marge opérationnelle autour de 6%.

Des mesures de réduction de coûts et de diminution de l'exposition du groupe aux fluctuations des taux de change continueront d'être mises en oeuvre, ajoute Tornos.

Situation générale dégradée dans le secteur

Reste que la situation a continué de se détériorer pour l'industrie des machines au cours des derniers mois. Désormais, 36% des entreprises opèrent dans la zone de pertes, révèle une enquête de l'association faîtière Swissmem.

Pas moins de 65% des entreprises helvétiques sont "très négativement" touchées par la force du franc selon un sondage réalisé en octobre, a indiqué mardi l'association de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM).

Elles étaient 54% lors de la précédente enquête en février. La marche des affaires s'est en outre dégradée au 3e trimestre. Le recul des entrées de commandes s'est accentué à -4,9%.

Sur neuf mois en 2011, celles-ci restent positives (+6,4%), tout comme le chiffre d'affaires (+3,9%). Mais la suite s'annonce périlleuse avec le risque de récession qui plane sur une zone euro qui concentre les deux tiers des exportations suisses de l'industrie MEM.

L'Asie, planche de salut

Seule l'Allemagne, le premier débouché, se trouve encore dans le vert (+5,2%) après neuf mois, France, Italie, Pays-Bas et Belgique ayant tous reculé. L'Asie agit toujours comme planche de salut, avec des livraisons qui ont crû de 11,9% de janvier à septembre (+3,4% pour l'ensemble des exportations).

Le secteur des machines présente la meilleure tenue avec des exportations en hausse de 7,1%, devant la métallurgie (+5%). Les composants électroniques et électriques ainsi que les instruments de prévision subissent en revanche de plein fouet le coup de frein conjoncturel, avec des contractions respectives de 2,1% et de 2,3%.

Franc toujours trop fort

La fixation d'un cours plancher de 1,20 franc pour un euro par la Banque nationale suisse (BNS) début septembre a quelque peu soulagé les entreprises. Cependant 72% d'entre elles estiment que ce taux ne suffit pas pour améliorer la situation.

Si le cours de change actuel persiste, des licenciements et des délocalisations sont inévitables, avertit Swissmem. L'association considère que le moment est venu pour la BNS d'engager des mesures supplémentaires pour affaiblir le franc. Elle laisse toutefois à l'institut d'émission la compétence de décider comment aboutir à cet objectif.

ats/vkiss/pym

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