La banque a affiné jeudi à New York lors de sa journée des investisseurs la stratégie ébauchée le 24 septembre, à l'annonce de la démission de son directeur général Oswald Grübel. Son nouveau patron Sergio Ermotti, confirmé mardi, a réaffirmé un recentrage sur la gestion de fortune internationale et la banque universelle en Suisse.
La banque d'affaires d'UBS abandonnera ou réduira considérablement certaines activités et collaborera davantage avec les unités de gestion de fortune. Les effectifs de ce secteur passeront ainsi à 16'000 d'ici fin 2016, soit 2000 collaborateurs de moins qu'actuellement, c'est-à-dire 400 suppressions d'emplois de plus que ce qui était prévu en août.
Banque d'affaires moins complexe
UBS veut renforcer sa position de gérant de fortune en s'appuyant sur une banque d'affaires (Investment Bank) "plus focalisée, moins complexe et utilisant moins de capital". L'établissement compte également sur une "solide" activité dans la gestion d'actifs (Global Asset Management) pour garantir sa croissance. L'objectif consiste à générer des rendements plus attrayants pour les actionnaires, a relevé Sergio Ermotti.
Sous les lustres du palace Waldorf-Astoria, Sergio Ermotti a fait sa première apparition internationale. Le recentrage "est un but ambitieux", a-t-il déclaré. "Mais nous pouvons l'atteindre. Je suis confiant", a-t-il conclu. "Il est vrai que la banque a souffert ces dernières années. L'UBS demeure, malgré les difficultés, l'une des banques les mieux capitalisées du monde". "Par ce recentrage, nous allons conduire la banque à la place qui lui revient", ajoute-t-il.
Nouvelle stratégie
UBS va désormais privilégier les investissements dans les produits et les régions (Suisse, Europe, Etats-Unis et Asie-Pacifique) à même de satisfaire la nouvelle stratégie d'expansion, notamment dans la gestion de fortune. Celle-ci porte pour l'heure sur une valeur de près de 1400 milliards de francs d'actifs investis. La banque vise un afflux net d'argent frais de 3 à 5% par an.
Le nombre des conseillers à la clientèle sera accru de 500 environ pour atteindre 4700. En Suisse, outre la gestion de fortune, UBS veut accroître sa part de marché dans les activités liées à la clientèle privée et aux entreprises. La banque considère le marché helvétique comme l'un des piliers de sa réussite. Les compétences y seront aussi développées dans le domaine technologique.
UBS a par ailleurs dévoilé sa nouvelle ambition de rendement des fonds propres. La banque la fixe dans une fourchette comprise entre 12% à 17% dès 2013, contre 15% à 20% précédemment. Fin juillet, elle avait fait connaître l'abandon de son objectif à moyen terme de dégager un bénéfice avant impôts de 15 milliards de francs.
ats/dk
La banque d'affaires au régime
Dans la banque d'affaires, qui concentre l'attention depuis l'affaire du trader indélicat à Londres, UBS réduira de moitié les actifs pondérés en fonction des risques de l'activité, selon les normes de Bâle III.
Ils passeront de près de 300 milliards de francs à 145 milliards d'ici à cinq ans, en grande partie en 2012 déjà. Les effectifs de l'unité diminueront de 2000 emplois d'ici à fin 2016, soit plus d'un poste sur dix. Quelque 1500 seront déjà supprimés d'ici à deux ans.
La mesure s'inscrit dans le cadre du plan de réduction du personnel de 3500 postes déjà annoncé.
UBS veut choyer ses actionnaires
Les actionnaires ne sont pas oubliés. Le numéro un bancaire suisse propose un retour au dividende au titre de l'exercice 2011, une première depuis 2007, avec le versement de 10 centimes par action.
Après les pertes abyssales de 2008, le dividende avait pris la forme pour cette année-là d'un versement en actions. UBS souhaite ensuite instaurer un plan progressif de restitution du capital.