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Pas d'accord pour réduire la dette américaine

Le Capitole à Waghington où se réunit le Congrès américain. [Jonathan Ernst]
Républicains et démocrates n'ont pas trouvé d'accord sous la Coupole du Capitole. - [Jonathan Ernst]
La "super-commission" chargée de réduire la dette des Etats-Unis n'est pas parvenue à un accord entre gauche et droite, après trois mois d'efforts, adressant un signal négatif aux marchés financiers. Barack Obama a rejeté sur les républicains la faute de l'échec des travaux de la commission du Congrès.

Le président américain Barack Obama a rejeté sur les républicains la faute de l'échec des travaux de la commission du Congrès, estimant que trop d'entre eux "refusent d'entendre les voix de la raison et du compromis".

"Nous sommes profondément déçus de ne pas être parvenus à un accord de réduction du déficit entre les deux partis" démocrate et républicain, ont indiqué la sénatrice démocrate Patty Murray et le représentant républicain Jeb Hensarling dans un communiqué commun.

Obama charge les républicains

"Malgré notre incapacité à résoudre les divergences significatives au sein de la commission, nous mettons un terme à ce processus en étant unis dans la conviction que la crise de la dette dans laquelle notre pays est plongé doit être résolue et qu'on ne peut pas attendre la prochaine génération pour que cela soit fait", ont ajouté les deux parlementaires.

Les 12 membres de cette commission mixte - six républicains et autant de démocrates - étaient chargés de réduire le déficit de 1200 milliards de dollars et avaient jusqu'à mercredi minuit pour adresser leurs recommandations. Bien avant l'annonce de leur constat d'échec, les élus avaient paru plus que jamais divisés sur les moyens d'arriver à une réduction de la dette.

Pour faire baisser la dette, les démocrates misent sur des hausses d'impôts pour les plus riches, tandis que les républicains prônant des coupes drastiques dans les programmes sociaux. Intervenant quelques minutes après le constat d'échec, Barack Obama a rejeté la faute sur les républicains, estimant que trop d'entre eux "refusent d'entendre les voix de la raison et du compromis".

Un thème de campagne

Le président américain, tout en assurant que les Etats-Unis ne risquaient pas un défaut de paiement, s'est dit déterminé à maintenir la pression sur les élus et a menacé d'opposer son veto à toute tentative du Congrès d'atténuer les réductions budgétaires qui doivent désormais automatiquement entrer en vigueur. Faute d'accord, la loi prévoit la mise en oeuvre automatique, à partir de 2013, de réductions des dépenses à hauteur de 1200 milliards sur dix ans, réparties à part égale entre la défense et les programmes sociaux.

La réduction de la dette, qui atteint 15'000 milliards de dollars, sera sans aucun doute un des thèmes majeurs de la campagne pour la présidentielle de l'an prochain. Le président Obama, candidat à sa réélection, a déjà prévenu qu'au cours de sa propre campagne, il ne manquerait pas de fustiger la posture républicaine qui consiste à refuser coûte que coûte des hausses d'impôts pour les Américains les plus aisés.

afp/dk

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Signal négatif aux marchés

A court terme, l'impasse sur la réduction de la dette conjuguée aux convulsions économiques européennes pourrait envoyer un signal négatif aux marchés.

Le ministre japonais des Finances a d'ailleurs dit mardi craindre une "grosse déception" des marchés après l'échec de la commission du Congrès.

"La situation est très grave et, à plusieurs égards, inédite", avait jugé dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international.

Christine Lagarde a mis en garde contre d'éventuels troubles sociaux si la stagnation de la croissance et le haut niveau de chômage continuaient à entamer le moral des marchés.

Cependant, l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a maintenu la note attribuée à la dette des Etats-Unis, "AA+". Mais S&P a indiqué que celle-ci restait menacée d'un abaissement.

S&P avait retiré l'été dernier la note "AAA" des Etats-Unis après un précédent échec des négociations budgétaires au Congrès, provoquant un coup de tabac sur les marchés mondiaux.