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Mini-sommet européen à Strasbourg

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont toujours en désaccord sur le rôle de la Banque centrale européenne face à la crise. [Eric Feferberg]
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel s'affichent unis. - [Eric Feferberg]
Les dirigeants des trois plus grandes économies de la zone euro, Angela Merkel (Allemagne), Nicolas Sarkozy (France) et Mario Monti (Italie) se sont réunis jeudi à Strasbourg, pour un mini-sommet consacré à la crise de l'euro. Tous trois sont déterminés à "tout faire" pour garantir la pérennité de l'euro.

Nicolas Sarkozy a accueilli à la mi-journée à Strasbourg la chancelière allemande Angela Merkel pour un énième sommet de crise auquel le nouveau chef du gouvernement italien, Mario Monti, a été aussi convié.

Ce mini-sommet s'est tenu alors que le Portugal vivait au rythme d'une grève générale ce jeudi et a vu sa note abaissée d'un cran par l'agence de notation financière Fitch (lire aussi: La note du Portugal abaissée sur fond de grève).

A l'issue de ce mini-sommet, le président français a indiqué devant la presse que la chancelière allemande Angela Merkel, le chef du gouvernement italien Mario Monti et lui-même étaient déterminés à "tout faire pour soutenir et garantir la pérennité de l'euro".

La BCE laissée de côté


Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont confirmé leur intention de présenter des propositions de modifications des traités de l'Union, sans évoquer le rôle de la Banque centrale européenne (BCE).

Mario Monti, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont participé à un sommet tripartite à Strasbourg pour évoquer la crise de la dette européenne. [Michael Probst]
Mario Monti, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont participé à un sommet tripartite à Strasbourg pour évoquer la crise de la dette européenne. [Michael Probst]

A l'issue d'un sommet à trois à Strasbourg avec le nouveau président du Conseil italien Mario Monti, le chef de l'Etat français a paru faire un pas vers la chancelière allemande, qui est restée intransigeante sur l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE).

"Tous les trois, nous avons indiqué que, dans le respect de l'indépendance de cette institution essentielle, il fallait s'abstenir de demandes positives ou négatives", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse commune. "C'est une position que nous avons élaborée ensemble", a-t-il ajouté. "Elle nous semble adaptée à la situation."

Le président français a dû mettre une sourdine, au moins à ce stade, à son souhait de voir élargi et renforcé le rôle de la BCE dans la gestion de la crise de la zone euro. Pour la France, soutenue par plusieurs pays, faire de la BCE un prêteur en dernier ressort serait la meilleure solution pour éviter la contagion de la crise des dettes souveraines, ainsi que l'a rappelé le ministre français des Affaires européennes.

"La France pense que, à terme, il faudra que la Banque centrale européenne ait le même rôle que la Réserve fédérale aux Etats-unis", a dit Jean Leonetti sur Radio Classique. La France a fait monter la pression ces derniers jours, par la voix de plusieurs ministres, pour réclamer une telle implication de la BCE, jugeant qu'il s'agit de la seule manière de stopper la crise de défiance.

Angela Merkel reste ferme

Mais l'Allemagne s'y refuse parce que les statuts de la BCE, dont le rôle est officiellement de contenir l'inflation, ne le prévoient pas. Berlin préfère évoquer à ce stade une modification des traités européens, dont des esquisses devraient être annoncées avant le Conseil européen du 9 décembre.

Les Allemands préfèrent durcir la discipline budgétaire au sein de la zone euro, condition préalable, à leurs yeux, à tout élargissement du rôle de la BCE. Angela Merkel l'a confirmé à Strasbourg en saisissant la perche tendue par Nicolas Sarkozy pour affirmer que les propositions de modification des traités européens envisagées par Paris et Berlin n'avaient "rien à voir avec la BCE".

agences/mej

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Italie: équilibre budgétaire en 2013

Le nouveau chef de gouvernement italien Mario Monti a confirmé jeudi à Strasbourg l'engagement de son pays de ramener son budget à l'équilibre en 2013, alors qu'il avait laissé planer un doute ces derniers jours.

Il a affirmé lors d'une conférence de presse au terme du mini-sommet avec le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel leur avoir présenté son programme, "en confirmant l'objectif de l'équilibre budgétaire pour 2013".

Mardi à Bruxelles, Mario Monti avait laisser planer le doute, évoquant le ralentissement économique général. Il avait affirmé que son gouvernement "respecterait" les engagements généraux qu'il a pris en matière de finances publiques. Mais concernant l'objectif 2013, "nous voulons voir comment prendre en considération le cycle (économique) pour calculer cet objectif", avait-il dit.

"L'objectif de l'équilibre budgétaire en 2013 n'est pas remis en cause", a-t-il rassuré jeudi après avoir rencontré les dirigeants français et allemande.

"L'Italie doit faire des efforts particuliers car elle a une dette très élevée", a ajouté Mario Monti, à la tête depuis mi-novembre d'un gouvernement de technocrates soutenu, au Parlement, par presque l'ensemble des partis politiques. Citant la chancelière Merkel, il a estimé que chaque pays "devait faire ses devoirs chez lui". "Nous entendons faire nos devoirs chez nous", a-t-il assuré.