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Si l'Italie s'écroule, c'est "la fin de l'euro"

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont dit jeudi à Strasbourg au chef du gouvernement italien Mario Monti qu'un "écroulement de l'Italie amènerait inévitablement à la fin de l'euro", a indiqué vendredi le gouvernement italien.

Cette déclaration intervient alors que le coût de la dette italienne atteint des sommets insoutenables sur les marchés financiers.

Le président français et la chancelière allemande ont "réaffirmé leur soutien à l'Italie, se disant conscients qu'un écroulement de l'Italie amènerait inévitablement la fin de l'euro, provoquant un arrêt du processus d'intégration européenne aux conséquences imprévisibles", selon un communiqué de la présidence du Conseil italien publié à l'issue d'un conseil des ministres.

Lors du mini-sommet qui a réuni jeudi les trois dirigeants à Strasbourg (est de la France), Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont par ailleurs exprimé leur "confiance" en Mario Monti et leur "conviction de l'engagement" de l'Italie "dans l'effort commun destiné à trouver des solutions à la grave crise financière et économique de la zone euro", a ajouté le gouvernement italien.

De son côté, Mario Monti a confirmé l'objectif de l'Italie d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2013, comme il l'a indiqué jeudi à la presse, et a assuré que Rome adopterait "rapidement" des mesures pour relancer une croissance en panne.

Le coût de la dette italienne explose

L'annonce du soutien franco-allemand par l'Italie intervient alors que les taux d'emprunt de l'Italie se sont envolés vendredi à des niveaux record lors d'une émission obligataire. Le pays a toutefois réussi à lever comme prévu 10 milliards d'euros (12,2 milliards de francs) grâce à une demande qui reste soutenue, a annoncé la Banque d'Italie.

Les taux d'intérêt des obligations à six mois ont bondi à 6,504%, contre 3,535% lors de la dernière opération similaire le 26 octobre. Les taux à deux ans se sont envolés à 7,814%, contre 4,628%, des niveaux jugés insoutenables sur la durée pour la péninsule qui croule sous une dette colossale de 1900 milliards d'euros (environ 120% de son PIB).

Bras de fer sur le rôle de la BCE

Un bras de fer à l'issue incertaine est engagé dans la zone euro entre l'Allemagne et ses partenaires sur le rôle que doit jouer la Banque centrale européenne (BCE) pour tenter d'endiguer la crise de la dette qui menace les pays les plus solides et l'avenir de la monnaie commune.

Les tractations se heurtent à un hiatus de taille: l'opposition affichée par l'Allemagne à une intervention plus musclée de la BCE sur les marchés pour éteindre l'incendie de la flambée des taux d'emprunt d'Etat, via des rachats massifs de dette de pays fragiles. Elle en a acquis environ 200 milliards d'euros au cours de l'année écoulée, mais ces montants sont jugés insuffisants par de nombreux économistes.

agences/rber

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