Ces sorties de capitaux de 47 milliards de francs représentent 2,3% des actifs extraterritoriaux gérés à fin 2010 sur la place financière suisse, lesquels se montaient alors à 2050 milliards de francs, écrit mardi Booz & Co. Ce repli entraînera dans l'immédiat un tassement des revenus de 600 millions.
Moins de recettes pour la gestion de fortune
Le nouveau régime fiscal issu de ces accords, qui doivent encore être ratifiés par les parlements concernés, aura également pour effet d'accroître la pression sur les marges.
Dans l'ensemble, les revenus diminueront de 1,1 milliard de francs, soit 4% du total des recettes provenant des activités de gestion de fortune en Suisse. Et ces chiffres pourraient doubler avec la signature de conventions du même type avec d'autres pays.
Des coûts de mise en oeuvre
Au fléchissement des revenus viendront s'ajouter les coûts de mise en oeuvre de ces accords fiscaux. Ces charges exceptionnelles sont estimées à hauteur de plusieurs dizaines de millions, même pour les banques de petite taille. Alors que la branche se trouve confrontée à des conditions défavorables, certains établissements affichent déjà des rapports coûts/revenus supérieurs à 80%.
Alors que la baisse des revenus et les hausses des coûts consécutives à la restructuration des affaires aggravent considérablement ce rapport, le mouvement de consolidation du secteur de la gestion de fortune va s'accélérer, note le cabinet. Les banques et gestionnaires de fortune devront à court terme réduire leurs coûts et adapter leurs modèles commerciaux.
La Suisse gardera quand même sa place
Ces changements affectant la Suisse ne vont pas pour autant directement bénéficier à d'autres places financières, comme Singapour, par exemple, estime Booz & Co. Continuant de tirer profit du maintien d'un certain secret bancaire à la faveur de ces accords fiscaux, les banques helvétiques conserveront un rôle prépondérant dans la gestion de fortune.
Selon le cabinet, les banques privées doivent impérativement s'établir auprès des clients très riches. Avec la disparition de l'avantage fiscal "bon marché", la qualité de service et avant tout la performance gagnent en importance.
ats/mej