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Cure d'austérité drastique prolongée en Grèce

Le gouvernement de coalition dirigé par l'ex-banquier central Lucas Papademos a obtenu une large majorité au parlement. [Petros Giannakouris]
Le gouvernement de coalition dirigé par l'ex-banquier central Lucas Papademos a obtenu une large majorité au parlement sur ce vote. - [Petros Giannakouris]
La Grèce s'est dotée mercredi à l'aube d'un budget d'une extrême rigueur pour 2012, entrevoyant la perspective d'une décennie d'efforts renouvelés, si elle veut assurer son avenir au sein d'une zone euro qui tente d'éviter l'éclatement.

Le Parlement grec a adopté un budget d'austérité drastique, tablant sur une forte baisse du déficit public et une 5e année consécutive de récession, qui marque la détermination d'Athènes à rester dans l'euro et à respecter les promesses faites à ses créanciers, malgré la dureté des mesures imposées à la population.

Le budget 2012 comporte notamment de nouvelles hausses d'impôts, baisses des salaires des fonctionnaires et réductions du nombre de salariés dans le secteur public, qui déboucheront vraisemblablement sur un abaissement sensible du niveau de vie d'une grande partie de la population.

Pour ce budget, qui prévoit également d'effacer une partie de la dette qui plombe le pays, le gouvernement de coalition (socialiste, droite, extrême droite) dirigé par l'ex-banquier central Lucas Papademos, a remporté 258 voix sur 299 votants, 41 députés s'exprimant contre, selon le décompte officiel.

Premier signe tangible de l'assainissement des finances publiques, si la Grèce met en oeuvre les réformes prévues pour réduire son train de vie, elle devrait enregistrer en 2012 pour la première fois depuis longtemps un excédent primaire - c'est-à-dire hors service de la dette - de 1,1%. Un objectif ambitieux au vue de la dépression qui plombe l'économie réelle du pays (PIB en baisse de 5,5% en 2011, de 2,8% en 2012).

Rester dans l'euro

Au total, l'an prochain, le déficit public doit se contracter à 5,4% du produit intérieur brut (PIB), contre 9% attendu en 2011. Pour parvenir, et ainsi espérer regagner un jour la confiance des marchés financiers, la Grèce doit être "déterminée" et "systématique" dans son effort, sinon "l'histoire" ne lui "pardonnera pas", a déclaré Lucas Papademos aux députés.

Ces mesures sont le prix à payer pour tenter de garder la Grèce dans l'euro, une mesure souhaitée par près de 70% des Grecs, malgré les manifestations anti-austérité qui se succèdent dans la rue depuis des mois.

"Notre position en Europe est non négociable" a d'ailleurs dit Luca Papademos. "La Grèce est et restera une partie de l'Europe unie et de l'euro", a-t-il ajouté en soulignant que cette "participation" impliquait des "obligations".

Ce budget d'austérité va de pair avec un gigantesque chantier de renégociation et d'effacement d'une partie de la dette publique qui écrase le pays (pesant plus de 160% du PIB) et d'un vaste deuxième plan lancé par les pays européens partenaires après le prêt de 110 milliards d'euros concédé en mai 2010.

ats/mre

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Heurts devant le parlement

Mardi à Athènes, devant le parlement où se débattait le budget, des heurts ont opposé un groupe de manifestants à la police, au milieu d'appels à "l'insurrection" lancé par des groupes de jeunes qui manifestaient en commémoration du décès d'Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par un policier le 6 décembre 2008.

Ce drame avait déclenché des troubles urbains d'une intensité inédite en Grèce un an avant l'éclatement de la crise de la dette. Alors que les slogans sur la place Syntagma appelaient "le peuple aux armes".