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La BCE baisse son taux clé et soutient les banques

Au coeur de la crise de la dette dans la zone euro, la Grèce et l'Italie vont devoir se serrer la ceinture. [Keystone - Martin Rütschi]
Désormais à 1%, le principal taux directeur de la BCE se retrouve à son plus bas niveau historique - [Keystone - Martin Rütschi]
La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé jeudi son principal taux directeur à 1%, contre 1,25% précédemment, prenant en compte la dégradation continue de la conjoncture en zone euro, en pleine crise de la dette souveraine. Elle a aussi annoncé des mesures exceptionnelles de soutien aux banques.

Le président de la BCE, Mario Draghi, a tenu à 14h30 sa conférence de presse mensuelle au siège de l'institution à Francfort, et annoncé une série de mesures exceptionnelles pour étendre encore son soutien aux banques de la zone euro, améliorer leur accès aux liquidités et donc assurer le bon fonctionnement de l'économie en zone euro.

L'institution monétaire de Francfort va fournir par deux fois des liquidités aux banques, désormais jusqu'à une durée de 36 mois, a annoncé son président Mario Draghi, pour les aider à trouver les fonds dont elles manquent depuis que la confiance dans le système financier européen a disparu.

Trois mesures

La première opération doit être menée le 21 décembre et la deuxième le 29 février 2012. Jusqu'à présent, la BCE pratiquait de tels prêts, à volume illimité et à taux fixe, sur des durées allant du jour le jour jusqu'à un an.

La BCE va en outre élargir l'éventail des garanties ("collatéraux") exigées en échange de ses prêts, afin de permettre aux banques les plus en difficulté d'accéder à ses financements. Elle acceptera dorénavant davantage d'obligations sécurisés, notées d'un "simple A", ainsi que certaines obligations bancaires ordinaires si les banques centrales nationales le décident.

Troisième mesure, l'abaissement du niveau de réserve obligatoire des banques, de 2% à 1%. Ce taux, représentant le montant que les banques doivent placer en réserve auprès des banques centrales à chaque fois qu'elles accordent un prêt, a perdu de son importance depuis que la BCE offre des liquidités à un volume illimité aux banques.

Réactions de soulagement

Ces trois mesures devraient soulager les banques de la zone euro, ce dont s'est déjà félicitée la Fédération bancaire allemande. "Les opérations de refinancement à très long terme ainsi que la baisse du taux de réserve obligatoire aident à réduire l'incertitude sur le marché monétaire et rendent ainsi le système bancaire européen plus résistant", a souligné son président Michael Kemmer, dans un communiqué.

"Le soutien (de la BCE) aux banques va très loin" avec ces mesures, a souligné Holger Schmieding, de la banque Berenberg. Mario Draghi s'est par ailleurs inquiété des réformes portant sur la capitalisation des banques de l'Union européenne. "Il ne faudrait pas qu'elles aboutissent à pénaliser le fonctionnement de l'économie de la zone euro", a-t-il déclaré, quelques heures avant la publication par l'Autorité bancaire européenne (EBA) de sa nouvelle estimation des besoins en recapitalisation des banques européennes.

Les autorités européennes on en effet décidé que les banques devaient améliorer leur proportion de capitaux propres durs pour être capables de faire face à un effondrement des marchés financiers.

Recapitalisation de 114,7 milliards

L'Autorité bancaire européenne (EBA) a par ailleurs chiffré jeudi à 114,7 milliards d'euros les besoins en recapitalisation des banques européennes pour faire face à la crise, en hausse d'environ 8 milliards sur sa précédente estimation d'octobre dernier, a révélé l'agence de presse financière Bloomberg.

Les banques allemandes ont besoin de 13,1 milliards d'euros, soit plus du double du chiffre provisoire de 5,2 milliards d'euros annoncé fin octobre, les Italiennes de 15,4 milliards d'euros (contre 14,77 milliards), et les françaises de 7,3 milliards (contre 8,84 milliards), selon ces chiffres qui doivent être officiellement divulgués en fin d'après-midi par l'EBA.

agences/mre/olhor

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Chute des bourses européennes

Les bourses européennes ont nettement reculé jeudi après que le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi eut une nouvelle fois exclu la possibilité d'intervenir davantage sur le marché de la dette publique comme le réclament certains Etats.

Alors que s'ouvre un délicat sommet européen en soirée à Bruxelles, Paris perdait à la clôture 2,53%, Madrid 2,12% et Francfort 2,0%. Milan accusait davantage le coup avec un perte de 4,29% alors que Londres limitait quelque peu les frais à -1,14%.

La Bourse de New York a aussi terminé en nette baisse jeudi: le Dow Jones a lâché 1,61% et le Nasdaq 1,98%.

Historique du principal taux de la BCE

08/04/1999 2,50% (Baisse)
04/1
1/1999 3,00% (Hausse)
03
/02/2000 3,25% (Hausse)
16/03/2000 3,50% (Hausse)
27/04/2000 3,75% (Hausse)
08/06/2000 4,25% (Hausse)
31/08/2000 4,50% (Hausse)
05/10/2000 4,75% (Hausse)
10/05/2001 4,50% (Baisse)
30/08
/2001 4,25% (Baisse)
17/09/2001 3,75% (Baisse)
08/11/2001 3,25% (Baisse)
05/12/2002 2,75% (Baisse)
06/03/200
3 2,50% (Baisse)
05/0
6/2003 2,00% (Baisse)
01/12/2005 2,25% (Hausse)
02/03/2006 2,50% (Hausse)
08/06/2006 2,75% (Hausse)
03/08/2006 3,00% (Hausse)
05/10/2006 3,25% (Hausse)
07/12/2006 3,50% (Hausse)
08/03/2007 3,75% (Hausse)
06/06/2007 4,00% (Hausse)
03/07/2008 4,25% (Hausse)
08/10/2008 3,75% (Baisse)
06/11/2008 3,25% (Baisse)
04/12/2008 2,50% (Baisse)
15/01/2009 2,00% (Baisse)
05/03/2009 1,50% (Baisse)
02/04/2009 1,25% (Baisse)
07/05/2009 1,00% (Baisse)
07/04/2011 1,25% (Hausse)
07/07/2011 1,50% (Hausse)
03/11/2011 1,25% (Baisse)
08/12/2011 1,00% (Baisse)