La monnaie unique s'enfonce depuis mardi, date à laquelle les cambistes ont apparemment pris conscience que les résultats de la rencontre de Bruxelles n'étaient pas à la hauteur de leurs espérances pour une résolution d'une crise de la dette. (Lire: Crise de la dette)
L'euro est passé sous la barre de 1,30 dollar, son niveau le plus faible depuis le 11 janvier. Le billet vert s'est également affirmé vis-à-vis du franc suisse. A 18h30, il valait ainsi 95,2 centimes, soit un gain d'un centime par rapport à la matinée.
"L'euro est sous pression car les marchés sont déçus par l'issue du sommet de l'Union européenne qui n'a pas fait grand chose pour résoudre la crise de la dette et du secteur bancaire", a résumé Neil MacKinnon, économiste chez VTB Capital.
"Des années" de sortie de crise selon Merkel
L'euro poursuivait ainsi une dégringolade entamée la veille, où il était tombé sous 1,31 dollar.
Il évoluait encore au-dessus de 1,32 dollar à la mi-séance en Europe mardi, mais a été affecté par des propos de députés allemands selon lesquels la chancelière allemande Angela Merkel s'est de nouveau prononcée contre une hausse de la capacité de prêt du futur Mécanisme européen de stabilité (MES).
Angela Merkel n'a rien fait pour dérider les marchés: elle a également prévenu que la sortie de crise prendrait "des années" et serait aussi accompagnée de "revers".
Ce mercredi a également vu les Bourses européennes chuter. La place suisse a, elle, mieux résisté, le SMI terminant en recul de 0,71% à 5719,09 points.
Le pétrole sous les 100 dollars
A Paris, l'indice CAC 40 a dégringolé de 3,33% en clôture, repassant sous la barre des 3000 points pour la première fois depuis novembre. Francfort a cédé 1,72%, Londres 2,25%, Milan 2,84% et Madrid 1,75%.
Les prix du pétrole ont quant à eux chuté de 5,2% mercredi à New York, s'enfonçant sous le seuil symbolique des 100 dollars le baril, dans un marché fortement pénalisé par la flambée du dollar et, dans une moindre mesure, par la révision à la hausse des prévisions de l'Opep.
Par ailleurs, le Trésor italien a émis mercredi pour trois milliards d'euros d'obligations à cinq ans, soit le maximum prévu, mais à des taux d'intérêt en hausse, à 6,47% contre 6,29% au cours de la précédente opération similaire en novembre. Le niveau de 7% étant généralement considéré comme la limite
Les investisseurs attendent aussi avec appréhension une probable action des agences de notation, Standard & Poor's ayant menacé d'abaisser la note de 15 pays de la zone euro, dont l'Allemagne et la France." (Lire: Crise de la dette)
agences/mre
La Grèce dans sa pire récession
La contraction de l'économie en Grèce va dépasser 5,5% du PIB en 2011, le pays est plongé dans "la récession la plus profonde", a indiqué mercredi le Premier ministre grec Lucas Papademos.
"L'an 2011 sera la pire récession que ce pays a jamais traversée, la contraction du PIB est prévue à plus de 5,5%", a déclaré Lucas Papademos au cours d'une conférence organisée par la chambre de commerce américano-grecque. "Nous avons un dur chemin à faire", a-t-il ajouté.
Ben Bernanke "très inquiet"
Le président de la Banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, s'est dit mercredi "très inquiet" de la crise européenne au cours d'un entretien avec des sénateurs républicains.
Les élus ont interrogé Ben Bernanke sur la possibilité d'une mise à contribution des Américains pour "renflouer les nations européennes et les banques". "Il a répondu 'non', il n'a pas l'intention ou l'autorité de faire ça", a dit sénateur Lindsey Graham.
Ben Bernanke a rencontré le groupe républicain du Sénat à la demande de son président, Lamar Alexander, qui souhaitait connaître l'opinion du patron de la Réserve Fédérale sur les événements en Europe et leurs conséquences pour les Etats-Unis.