L'adhésion de la Russie est un évènement qui "va profiter à la fois à la Russie et à ses futurs partenaires" commerciaux, a déclaré le président russe Dmitri Medvedev, dans un message lu à la conférence ministérielle, après l'approbation de l'adhésion de son pays par les 153 pays membres.
"La conférence ministérielle qui se tient actuellement à Genève a lieu durant une période cruciale pour l'économie mondiale et nous devons continuer à libéraliser l'économie basée sur un système de règles uniformes et claires", a-t-il poursuivi.
Point de départ
La ministre russe du commerce et de l'économie Elvira Nabioullina a souligné que "la fin des négociations n'était pas une ligne d'arrivée, mais un point de départ". La Russie deviendra membre de l'OMC 30 jours après ratification des accords l'an prochain par la Douma, le parlement russe. Elle aura ensuite plusieurs années pour se mettre en conformité, selon les secteurs, avec les règles de l'OMC.
Le directeur général de l'OMC Pascal Lamy a salué "un moment historique, qui survient après un marathon de 18 ans". Il a souligné qu'avec l'adhésion de la Russie l'OMC couvrait désormais 97% du commerce mondial.
Contribution de la Suisse
La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a affirmé que la Suisse était heureuse d'avoir pu y apporter sa contribution dans la phase finale, en acceptant "une mission presque impossible" de médiation entre la Russie et la Géorgie. Tbilissi menaçait de bloquer l'entrée de Moscou à l'OMC.
Un accord a pu être signé le 9 novembre à Genève pour la création de corridors douaniers grâce à la médiation de la Suisse.
L'entrée de la Russie à l'OMC "stimulera la diversification de l'économie russe, renforcera sa croissance et sa compétitivité" et "contribuera à l'émergence d'une économie mondiale plus équilibrée", a déclaré la cheffe du Département fédéral des Affaires étrangères. Cette adhésion "fournit une donnée rare, précieuse en temps de crise, la confiance", a ajouté Micheline Calmy-Rey. "C'est un test de l'attrait et de la pertinence de l'OMC", a-t-elle dit.
Réserve américaine
"L'adhésion de la Russie est bonne pour les Etats-Unis, bonne pour la Russie et bonne pour l'OMC", a renchéri le représentant américain au commerce Ron Kirk. Il a souligné que les engagements pris par Moscou allaient "offrir une nouvelle base plus solide pour les relations entre les deux pays".
Les Etats-Unis ont toutefois indiqué qu'ils émettaient une réserve, leur permettant de ne pas accorder dans l'immédiat à la Russie la clause de la nation la plus favorisée. Moscou a répliqué qu'il fera de même vis-à-vis de Washington.
Voix discordante.
Des militants russes ont dénoncé les conditions imposées à Moscou et appelé à la non ratification des accords approuvés formellement vendredi.
Dans un tract, les manifestants ont affirmé que "les obligations endossées par la Russie auront un impact négatif". "Elles mèneront immanquablement à une chute de l'industrie, à des hausses d'impôts, à un reflux massif des capitaux, au chômage et à l'émigration", affirme le document des opposants.
ats/pym