Les neuf sociétés horlogères qui avaient fait recours contre ces mesures ont été déboutées, a indiqué le Tribunal administratif fédéral (TAF) lundi à l'ats. Les considérants motivant la décision prise seront publiés ultérieurement.
Parmi les mécontentes figuraient Sellita (La Chauxde-Fonds) ou encore Frédérique Constant (Genève). Le géant horloger biennois avait dit, fin 2009, envisager d'arrêter de livrer des mouvements mécaniques et assortiments aux autres marques.
Il a lui-même contacté la Commission de la concurrence (COMCO) car il voulait s'assurer au préalable qu'il ne s'agissait pas d'un abus de position dominante de sa part.
Réveiller la branche
L'enquête a débuté en juin 2011. L'entreprise s'est montrée prête à trouver une solution à l'amiable au sens d'une réduction échelonnée des livraisons, d'où ces mesures provisionnelles établies par la COMCO pour éviter un dommage brutal à la concurrence.
Il s'agissait de livrer intégralement encore en 2011, puis de réduire les livraisons de mouvements mécaniques à 85% de la quantité achetée en 2010, et à 95% en ce qui concerne les assortiments. Or, ses clients horlogers s'inquiètent de voir disparaître cette source d'approvisionnement.
Swatch Group a été historiquement le fournisseur essentiel de la branche, mais désormais ses dirigeants souhaitent que les autres sociétés fournissent un effort d'innovation et deviennent plus autonomes.
L'argument est double: d'une part, une telle évolution serait positive pour la diversification du secteur horloger suisse.
En finir avec le "supermarché"
D'autre part, le groupe en a assez de faire face aux volte-face de ses clients. Dans divers médias, son patron Nick Hayek et sa présidente Nayla Hayek ont tous deux déploré que certains retirent leurs commandes inopinément en temps de crise et reviennent avec des exigences dès que leurs affaires se redressent.
Ce que Swatch Group veut, "ce n'est pas ne plus livrer les tiers, mais arrêter le supermarché, pouvoir choisir avec qui nous travaillons", avait expliqué Nick Hayek. Reste à savoir, après cette victoire d'étape, si l'entreprise obtiendra gain de cause aussi sur le fond, à savoir le droit de cesser les livraisons.
ats/pym