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Sursis pour la raffinerie Petroplus de Cressier (NE)

Des jours pour le moins moroses pour Petroplus. [Peter Klaunzer]
Des jours pour le moins moroses en vue pour le site Petroplus de Cressier. - [Peter Klaunzer]
L'avenir de Petroplus s'assombrit. Le groupe zougois va fermer temporairement dès janvier la raffinerie de Cressier (NE), de même que celles d'Anvers (Belgique) et de Petit-Couronne (France). La fermeture du site neuchâtelois n'interviendra pas avant mi-janvier. Le redémarrage des opérations est incertain.

La reprise des opérations dépendra des négociations avec les banques et des conditions économiques, a indiqué vendredi Petroplus dans un communiqué. La firme, en lutte pour sa survie, va poursuivre les entretiens avec son consortium bancaire, après des discussions "constructives" jeudi à Zurich. Les sites de Coryton, au Royaume-Uni, et d'Ingolstadt, en Allemagne, restent pour l'heure en activité.

Le spectre de la faillite

Les négociations visent à débloquer des liquidités pour Petroplus, suite à l'annonce mardi du gel par un consortium de 13 banques internationales - dont UBS et Credit Suisse - d'un crédit de 1 milliard de dollars. La ligne de crédit en question s'avère indispensable à la poursuite des opérations, Petroplus commençant à manquer de pétrole brut.

Le spectre de la faillite plane désormais sur le groupe si aucune solution durable n'est trouvée avec les banques. Englué dans les chiffres rouges, Petroplus opère sur un marché sinistré en raison des importantes surcapacités existant en Europe.

Selon l'agence Reuters, le groupe aurait obtenu vendredi un accord de financement provisoire de la part de son consortium bancaire, en attendant qu'une solution soit trouvée concernant sa viabilité opérationnelle.

Le site qu'exploite Petroplus à Cressier (NE) semble également menacé. [Dominic Favre]
Le site qu'exploite Petroplus à Cressier (NE) semble également menacé. [Dominic Favre]

Du temps pour négocier

La fermeture du site de Cressier n'interviendra qu'à partir de la mi-janvier, a précisé à l'ATS le conseiller d'Etat neuchâtelois Thierry Grosjean, confirmant une information de la RTS. Il s'est dit "soulagé" que la mesure ne soit pas immédiate, contrairement au cas de la raffinerie française de Petit-Couronne. "Cela nous laisse la semaine prochaine pour mener des discussions avec les différents partenaires", a-t-il ajouté.

Le ministre neuchâtelois de l'Economie a insisté sur les bonnes relations entretenues avec la direction de la raffinerie de Cressier, très ouverte au dialogue. Selon lui, les choses "vont dans la bonne direction", aucun des partenaires n'ayant intérêt à une fermeture définitive.

Faire pression sur les banques

Pour Thierry Grosjean, aucune piste n'est à écarter. Selon lui, il est cependant prématuré d'évoquer une faillite, scénario catastrophe. L'influence du gouvernement neuchâtelois apparaît toutefois limitée. Les décisions ne se prennent pas à Cressier, mais à Zoug, entre la direction de Petroplus et le consortium de banques, reconnaît le libéral-radical.

Face aux problèmes de trésorerie de Petroplus, Unia a demandé au gouvernement neuchâtelois de faire pression sur UBS et Credit Suisse afin de débloquer la situation. Il en va de l'avenir du site, a souligné la section locale du syndicat dans un communiqué. A la Bourse suisse, l'action Petroplus s'appréciait de 6,1% à 1,74 franc vendredi peu avant la clôture. Elle avait plongé de plus de 46% mardi et de 10,8% mercredi.

ats/dk

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La raffinerie de Cressier, un site très important pour Neuchâtel

Lors d'un point presse tenu vendredi avant l'annonce de l'arrêt de l'usine, le Conseil d'Etat neuchâtelois a réitéré son soutien à la raffinerie de Cressier.

Le conseiller d'Etat Thierry Grosjean a souligné l'importance du site pour le canton. L'usine neuchâteloise emploie quelque 260 personnes, alors que Petroplus compte 2500 collaborateurs en Europe.

Elle contribue également à la diversification du tissu économique du canton et revêt une dimension stratégique pour la Suisse, puisqu'elle permet d'assurer une certaine indépendance énergétique, a résumé le conseiller d'Etat.

L'arrêt de la raffinerie ne constitue toutefois pas une menace pour l'approvisionnement en Suisse. L'usine neuchâteloise, mise en service en 1966 par Shell et reprise en 2000 par Petroplus, produit environ 25% en volume de tous les produits raffinés vendus.

La raffinerie de Collombey (VS), propriété de Tamoil, assure quant à elle quelque 15%, le reste est importé.