Fin décembre, le groupe propriétaire de la raffinerie de Cressier (NE) avait annoncé qu'une ligne de crédit de 1 milliard de dollars (près de 950 millions de francs) avait été coupée par les banques, sur des facilités de crédit à hauteur de 2,1 milliard. (Lire: Marché du pétrole)
L'accès à ses comptes assignés en gage auprès de ces banques suisses et étrangère, parmi lesquelles UBS et Credit Suisse, a également été limité, a indiqué Petroplus dans son communiqué. Les négociations avec ces banques se poursuivent, précise l'entreprise.
Dans son communiqué, le groupe qui a déjà entamé la fermeture qualifiée de temporaire du site de Petit-Couronne en France détaille que la raffinerie d'Anvers en Belgique entamera ce processus "dans les jours à venir", et Cressier "au début de la seconde moitié de janvier".
Sur les sites d'Ingolstadt (Allemagne) et Croydon (Angleterre) l'activité est progressivement réduite.
Recherche de solutions
Petroplus cherche "une solution alternative" qui "réside pour une large part dans une entreprise qui pourrait nous apporter à la fois le produit (le pétrole brut) et les lignes de crédit de substitution", avait déclaré auparavant son directeur général Jean-Paul Vettier à Paris, au sortir d'une rencontre avec le premier ministre français François Fillon et le ministre de l'économie François Baroin.
"Des discussions sont en cours et elles auront lieu encore dans les prochains jours", a précisé Jean-Paul Vettier. "J'espère que nous parviendrons dans un horizon de temps très court à un accord qui permette à l'entreprise de vivre", a-t-il ajouté.
Le ciel s'assombrit sur Cressier
Pour ce qui concerne la raffinerie de Cressier, où travaillent quelque 260 personnes, le ciel s'assombrit encore avec les dernières informations publiées par Petroplus sur ses facilités de crédit.
La porte-parole du Département fédéral de l'économie (DFE) Evelyn Kobelt avait par ailleurs indiqué mercredi à l'ats que si l'entreprise "n'est pas sans importance pour la Suisse (...) la Confédération n'impose aucun maintien de capacité de raffinage".
Pour mémoire, l'usine neuchâteloise produit environ 25% en volume de tous les produits raffinés vendus. La raffinerie de Collombey (VS), propriété de Tamoil et dont l'avenir est également fort compromis, assure quant à elle quelque 15%, le reste est importé.
Ce sont "les autorités cantonales qui sont en contact avec les dirigeants locaux de Petroplus". Quant aux banques suisses concernées, "il n'appartient pas à la Confédération de s'immiscer" mais "il n'est pas exclu que des contacts soient pris au titre d'information", a dit Evelyn Kobelt.
ats/rber/mre
L'action plonge encore
A la Bourse suisse, l'action Petroplus a poursuivi sa descente aux enfers. Jeudi à la clôture, elle avait encore perdu 21,8% sur son cours de clôture de la veille, à 1,40 franc.
Au début décembre, le titre se négociait à plus de 4 francs, et il y a un an il s'affichait à plus de 12,50 francs.