Modifié

Economiesuisse pour l'indépendance de la BNS

Pascal Gentinetta, directeur d'Economiesuisse. [Alessandro Della Bella]
Pascal Gentinetta, directeur d'Economiesuisse. - [Alessandro Della Bella]
Economiesuisse soutient l'indépendance de la BNS, secouée par l'affaire Hildebrand. Dans son message de début de législature, l'organisation faîtière des entreprises suisses refuse que la Banque nationale soit "politisée".

L'indépendance de la BNS a fait ses preuves et "doit rester totale, surtout au vu des turbulences actuelles", estime economiesuisse. Et d'apporter son soutien à la défense du taux plancher du franc suisse par l'institution monétaire. Par contre, "un arrimage durable du franc à l'euro" ne constitue pas une option valable.

Vol de données bancaires pérjudiciable

Economiesuisse est aussi opposée à la constitution d'importants stocks d'actions, a déclaré jeudi à la presse Gerold Bührer, président de l'organisation et membre du conseil de banque de la BNS. "On ne saurait accepter sous aucun prétexte que, à la suite des récents événements, la BNS soit politisée", a souligné Gerold Bührer. Il faut aussi éviter qu'elle soit entravée dans l'accomplissement de son mandat.

"Malgré tous les services rendus, la démission de Philipp Hildebrand était inéluctable et dans l'intérêt de la stabilité et de la réputation de la BNS". La crédibilité de la direction de la BNS "est sans nul doute la valeur la plus précieuse". Le président d'economiesuisse souhaite que le successeur de Philipp Hildebrand soit désigné rapidement. Il a dit avoir été "surpris" lorsqu'il a appris qu'il faudra peut-être attendre plusieurs mois.

Gerold Bührer est d'avis que le vol de données bancaires dans cette affaire "a porté un préjudice grave à la place financière suisse et aux institutions politiques en général". Il est "indispensable" que ces faits soit éclaircis "rapidement et complètement".

Pour la libre circulation

L'organisation a en outre annoncé qu'elle combattrait l'initiative pour une 6e semaine de vacances et celle de l'ASIN qui demande que tous les accords internationaux soient soumis au peuple. Toutes deux affaibliraient l'attrait de la place économique suisse.

Parmi ses revendications, economiesuisse demande à la Confédération de "resserrer les mailles de son réseau d'accords de libre-échange". Résilier l'accord de libre circulation avec l'UE serait en outre dangereux pour l'économie et mettrait en péril les accords bilatéraux.

Le lobby des entreprises suisses appelle le Parlement à donner la priorité budgétaire à la formation et à la recherche dans les branches techniques. Concernant la sortie du nucléaire et l'exploitation d'énergies renouvelables, il plaide pour "la sécurité de l'approvisionnement", "des prix compétitifs" et "la sauvegarde de l'environnement".

Institutions sociales à réformer

Economiesuisse estime que le frein à l'endettement a fait ses preuves pour assurer la discipline financière de la Confédération. Ce système doit être soutenu et introduit aux institutions sociales et il faut poursuivre les réformes de l'AVS et de l'AI.

En matière de fiscalité, economiesuisse veut "empêcher toute régression". Elle va s'opposer à la réintroduction de la double imposition des apports de capital. Pour les transports publics, l'association est favorable à un financement accru par les utilisateurs.

ats/jzim

Publié Modifié