A la clôture, la nominative avait pris 15,8% à 1,39 franc, dans des volumes de transactions élevés. A l'ouverture, l'action de la firme zougoise s'est même envolée de près de 50%. Ce rebond n'est toutefois pas à surestimer, dans la mesure où le titre affiche toujours un repli de 31% par rapport à fin 2011 et même de près de 90% en six mois.
Les intervenants saluent l'annonce de l'accord temporaire, qui ne représente rien de plus qu'une courte pause dans le processus de recherche de solutions en cours. La situation du premier raffineur indépendant en Europe demeure opaque et tendue, mais il gagne du temps pour trouver une sortie de crise solide, commente la Banque cantonale de Zurich.
UBS est également de cet avis. Avec cet accord, le scénario le plus noir, soit celui d'une faillite, s'éloigne temporairement. Si les activités des sites de Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne) sont pour le moment en partie assurées, l'avenir des sites de Cressier (NE), Petit-Couronne (France) et Anvers (Belgique) n'a pas été évoqué mercredi et reste en suspens.
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Analyses contradictoires pour le site neuchâtelois
Selon les analystes de la banque, il faut s'attendre à une fermeture définitive ou une vente. Pour le conseil d'Etat neuchâtelois, l'optimisme reste de mise pour la raffinerie de Cressier où travaillent 260 personnes.
Le fait que les sites suisse, français et belge du groupe ne soient pas mentionnés dans l'accord de mercredi représente un "bon signe", selon le ministre de l'économie Thierry Grosjean. Cela indique "que les négociations se poursuivent", a-t-il expliqué jeudi par téléphone à l'ats, précisant continuer ses démarches auprès de la raffinerie ainsi qu'aux niveaux fédéral et cantonal.
Cressier en arrêt la semaine prochaine
Plusieurs solutions restent possibles, croit l'élu. Il fait état de "plusieurs repreneurs potentiels" sans toutefois vouloir en dire plus, et souligne qu'"aucune mise en faillite n'a été évoquée".
Le conseiller d'Etat confirme la mise en arrêt de la raffinerie neuchâteloise prévue en début de semaine prochaine, mais prévient que "tout peut encore tourner d'ici-là, les choses ne peuvent qu'aller un petit peu mieux". Et si l'interruption a bien lieu, le service de maintenance prévu au mois de mars pourrait commencer plus tôt, ajoute-t-il.
ats/rber
Petit-Couronne compte sur un repreneur
L'intersyndicale de la raffinerie de Petit-Couronne, site français de Petroplus, considère pour sa part que "la seule alternative passe par un repreneur", comme l'a déclaré jeudi Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC, dans un message aux salariés.
Par ailleurs, le ministre français de l'industrie Eric Besson s'est quant à lui dit "choqué" par le "silence" de Petroplus sur l'avenir des trois sites non mentionnés. Il a par ailleurs indiqué qu'il devait recevoir dans l'après-midi Jean-Paul Vettier, le directeur de la société.
La fermeture de Cressier ne constitue pas une menace à court terme
La fermeture de la raffinerie de Cressier (NE) ne poserait pas de problème d'approvisionnement en pétrole à court terme pour la Suisse. Ce ne serait toutefois pas le cas sur une plus longue période, a indiqué jeudi à l'ats le nouveau directeur de l'Union pétrolière suisse Niklaus Boss.
Par ailleurs, si la raffinerie de Collombey (VS) venait à fermer en plus de celle de Cressier, la Suisse se retrouverait face à un problème d'infrastructures: le rail n'aurait pas les capacités pour acheminer les besoins supplémentaires en pétrole, explique le directeur de l'Union pétrolière dans une interview au journal "Touring".