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BNS: limite pour les transactions des collaborateurs

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Les achats supérieurs à 20'000 francs des collaborateurs de la BNS vont passer devant un comité d'examen.
Hansueli Raggenbass annonce de premières mesures suite à l'affaire Hildebrand. Les collaborateurs de la BNS ne pourront désormais plus acquérir de devises pour un montant supérieur à 20'000 francs, déclare dans une interview le président du Conseil de banque de la BNS.

"Le règlement actuel n'est pas si mauvais qu'on le prétend", affirme Hansueli Raggenbass dans un entretien publié par le journal "Sonntag". Mais désormais les collaborateurs de la BNS ne pourront plus acheter de devises pour un montant supérieur à 20'000 francs, précise-t-il.

Des achats plus importants devront avoir l'agrément d'un responsable chargé de vérifier leur conformité aux normes du droit. Cet agrément devra à son tour être soumis au comité d'examen du Conseil de banque.

Ambiance pesante

L'ambiance au conseil de banque de la BNS est "pesante", admet dimanche Fritz Studer, l'un de ses membres. Mais la collaboration est bonne et la confiance dans le président Hansueli Raggenbass reste intacte, explique Fritz Studer dans une interview publiée par la "Zentralschweiz am Sonntag".

Il faut absolument veiller à ce que la Banque nationale suisse (BNS) reste indépendante de la politique, ajoute-t-il dans les colonnes du journal dominical alémanique.

Gestion externe de la fortune

Pour Fritz Studer, la gestion externe de la fortune, accompagnée d'un contrôle annuel de la stratégie suivie, constituerait la solution pour tous les membres du directoire. Les exceptions devraient être approuvées par le président du Conseil de banque, comme jusqu'ici, estime-t-il.

Fritz Studer se prononce en revanche contre une interdiction générale aux membres du directoire de réaliser des transactions personnelles: "Devrions-nous interdire une gestion convenable de la fortune et ainsi restreindre à l'avenir le nombre d'excellents candidats?"

Fritz Studer a en outre annoncé qu'un contrat a été signé avec KPMG en début de semaine. Le cabinet d'audit à le mandat de contrôler les transactions effectuée entre 2009 et 2011 par tous les membres de la direction générale élargie. Cela prendra de quatre à six semaines, a précisé l'ancien président du conseil d'administration et patron de la Banque cantonale de Lucerne.

Chef du Seco préoccupé

De son côté, le chef économiste sortant du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), Aymo Brunetti, l'indépendance de la BNS est menacée. Les récentes turbulences intervenues qui ont affecté l'institut d'émission pourraient peu à peu saper ce principe.

"Je suis profondément convaincu qu'il serait vraiment dangereux que l'administration ou le gouvernement émettent publiquement des recommandations", a déclaré Aymo Brunetti dans une interview publiée dimanche par le "SonntagsBlick".

Et l'économiste de mettre en garde après la démission lundi passé du président de la BNS, Philipp Hildebrand, contre les idées visant à renforcer la réglementation de la banque centrale et les possibilités d'influencer cette dernière.

Schneider-Amman défend Hildebrand

Par ailleurs, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann défend Philipp Hildebrand dans un entretien publié dimanche par la "Basler Zeitung". Pour le ministre de l'économie, l'ex-président de la BNS a été contraint de démissionner en raison d'une campagne d'attaques personnelles contre lui.

"Les attaques contre Philipp Hildebrand ont été si systématiques et si violentes que l'on doit parler d'une (véritable) campagne", affirme Johann Schneider-Ammann. Selon le chef du Département fédéral de l'économie (DFE), cette campagne a duré plus d'un an.

Le conseiller fédéral prend la défense de Philipp Hildebrand s'agissant de son comportement. Pour lui, l'ex-chef de la BNS n'a commis aucun manquement, que ce soit au niveau juridique ou moral, et a respecté le cadre du règlement de la banque concernant ses propres affaires.

>> A lire aussi : Affaire Hildebrand

ats/rber

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L'informaticien porte plainte contre l'avocat UDC Hermann Lei

L'avocat et député UDC thurgovien Hermann Lei devrait être confronté à une seconde action pénale. L'informaticien de la banque Sarasin qui a dérobé les données bancaires de Philipp Hildebrand a déposé plainte contre lui pour non-respect du secret de fonction auquel il est tenu en tant qu'avocat.

L'ex-collaborateur de la banque Sarasin a remis sa plainte pénale au Ministère public zurichois, a indiqué dimanche à l'ats Valentin Landmann, avocat de Hermann Lei, confirmant une information de la "NZZ am Sonntag" et du "SonntagsBlick".

L'informaticien affirme avoir fait appel à Hermann Lei en tant qu'avocat lorsqu'il lui a remis les données volées concernant l'ex-président de la BNS. Il n'aurait en outre pas donné son accord pour que ces données soit transmises à des tiers.

Des affirmations contestées par Hermann Lei. "Il n'y a jamais eu de relation contractuelle entre le voleur présumé de données et Hermann Lei", a déclaré son défenseur à l'ats. Les deux se seraient rencontrés en tant que camarades d'école et auraient été en contact plusieurs fois par jour en raison des données Hildebrand.

Selon son avocat, Hermann Lei n'aurait pas davantage agi contre la volonté de l'informaticien. "Tout s'est passé en accord avec lui et selon son propre souhait".

Hermann Lei, par ailleurs député UDC au Grand Conseil thurgovien, est déjà poursuivi par le Ministère public zurichois pour infraction au secret bancaire, pour avoir aidé à la diffusion de données confidentielles.