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Léger ralentissement de la croissance en Chine

La Chine possède l'économie qui se développe le plus vite. [Qilai Shen]
La Chine se débat, elle aussi, dans un contexte difficile. - [Qilai Shen]
La Chine a annoncé mardi une croissance ralentie à 9,2% pour 2011, dans un contexte international difficile, dont l'impact sur la deuxième économie mondiale va se faire davantage sentir dans les mois à venir, selon les analystes.

Pour l'ensemble de 2011, le PIB chinois s'est élevé à 47.156 milliards de yuans (7.466,2 milliards de dollars ou 5.880,3 milliards d'euros), contre 40.120 milliards de yuans en 2010.

Dans un contexte alourdi par les difficultés de ses exportateurs dans les économies avancées, notamment en Europe, la hausse du Produit intérieur brut (PIB) a ralenti tout au long de l'année dernière, tombant à 8,9% au quatrième trimestre, son plus faible niveau depuis le deuxième trimestre 2009.

"Etant donné le contexte, ce n'est pas facile de maintenir une croissance de 9,2%", a déclaré Ma Jiantang, le porte-parole du BNS, lors d'un point de presse. "2012 sera une année complexe et de défis. Nous devons être prêts", a-t-il  ajouté.

Production industrielle

La production industrielle chinoise a progressé de 13,9% l'an dernier, contre 15,7% en 2010, tandis que les investissements en capital fixe ont encore progressé de 23,8% l'an dernier, contribuant pour plus de la moitié (54,2%) à la formation du PIB chinois. En 2010, ces investissements avaient augmenté de 24,5%.

Interrogé sur le poids excessif de ces investissements, le porte-parole du BNS a déclaré que "les investissements de cette année sont les salaires, les infrastructures, les améliorations à l'environnement de l'année prochaine". Mais, a-t-il concédé, "sur le long terme, un tel modèle n'est pas viable parce qu'il dépend trop de l'acier et du ciment", c'est à dire du bâtiment et des infrastructures.

L'urbanisation progresse à grands pas en Chine, où pour la première fois fin 2011, le nombre des citadins a dépassé celui des ruraux. Les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont pour leur part augmenté de 17,1% l'an dernier, mais leur poids dans l'économie reste inférieur à celui des investissements.

Politique monétaire assouplie

Le ralentissement de la croissance, combiné au succès de la lutte contre l'inflation qui est retombée à 4,1% en rythme annuel en décembre après avoir culminé en 6,5% en juillet, a permis au gouvernement de commencer à assouplir sa politique monétaire, avec à l'automne la première baisse en près de trois ans des réserves obligatoires des banques

Le gouvernement cherche désormais à maintenir la croissance à un niveau relativement élevé, tout en ouvrant de manière mesurée les vannes du crédit, afin de ne pas relancer l'inflation. "Nous devons rendre nos mesures plus ciblées et efficaces", a déclaré Ma Jiantang, rappelant que l'objectif de croissance fixée pour la période 2011-2015 était de 7% par an.

Faiblesse de la demande externe

"Vu la faiblesse de la demande externe, J.P. Morgan s'attend à ce que la croissance ralentisse à 7,6% en rythme annuel au premier trimestre" 2012, selon une note d'analyse diffusée par la banque américaine, qui s'attend pour 2012 à une croissance plus rapide du crédit et prédit trois baisses des réserves obligatoires des banques au cours du premier semestre.

"Alors que la Chine avance à pleine vapeur vers l'année du Dragon (qui commence le 23 janvier), son économie se trouve prise dans un ralentissement brutal", a pour sa part réagi Alistair Thornton, économiste chez IHS Global Insight, basé à Pékin. Selon lui, "le pire reste à venir.

La croissance du PIB va probablement tomber de plus d'un point de pourcentage ce trimestre". "La faiblesse de la demande actuelle est toutefois loin d'être aussi grave qu'en 2008-2009. Dans une certaine mesure, l'embellie de l'économie américaine compense la chute de la demande en Europe", estime Alistair Thornton.

afp/pym

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La Chine prête à soutenir les européens

La Chine a assuré mardi avoir confiance dans la capacité des pays européens à résoudre la crise de leurs dettes souveraines et s'est dit prête à soutenir les efforts internationaux en faveur de la zone euro. "Nous pensons que les pays européens parviendront à surmonter leurs difficultés actuelles", a déclaré Liu Weimin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, qui était interrogé sur l'abaissement par l'agence Standard & Poor's de plusieurs notes concernant l'eurozone.

"La Chine est prête à travailler avec la communauté internationale pour continuer à soutenir les efforts de l'Europe dans sa lutte contre la crise des dettes souveraines", a ajouté Liu Weimin. Il répétait ainsi une position maintes fois exprimée par Pékin ces derniers mois.

Deuxième économie mondiale, la Chine a été indirectement sollicitée par les dirigeants européens pour aider les pays de la zone euro en contribuant à un fonds de secours, mais Pékin ne s'est jusqu'à présent pas engagé explicitement sur cette voie. L'agence Standard & Poor's a retiré lundi son triple A au Fonds de soutien de la zone euro (FESF), après avoir abaissé vendredi d'un cran la note de la France et de l'Autriche, qui faisaient partie jusqu'alors des six Etats notés "AAA" au sein de l'Union monétaire.