Novartis va effectuer des investissements à Nyon ces prochaines années afin de moderniser l'usine, a déclaré le patron du groupe pour la Suisse, Pascal Brenneisen, mardi devant les médias à Berne.
Les employés et la direction renoncent partiellement aux augmentations de salaire. Le canton de Vaud a consenti en outre une réduction fiscale temporaire, a précisé le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba.
320 postes sauvés à Prangins
La fermeture du site de Prangins devait occasionner la perte de 320 postes. Novartis prévoyait aussi de fermer une usine chimique à Bâle, représentant une coupe de 760 emplois.
Le groupe, qui avait fait face en octobre à une importante levée de boucliers à l'annonce de la restructuration avait toutefois accepté d'étudier les propositions des représentants des deux sites concernés par cette restructuration.
Et ce mardi, il a indiqué qu'il n'y aurait pas de licenciement à Prangins et il a revu à la baisse les suppressions d'emplois à Bâle. "Après une analyse approfondie de toutes les mesures envisageables (...), le site de production de Nyon/Prangins sera préservé", a indiqué Novartis dans un communiqué.
Concernant Bâle, le conseiller d'Etat Christoph Brutschin a souligné qu'"au terme d'intenses discussions, nous avons réussi à réduire considérablement le nombre de suppressions d'emplois", sans préciser combien de postes seront préservés.
Réduire les coûts fixes
Afin d'assurer la pérennité du site de Prangins, le groupe a décidé de réduire les coûts fixes. Novartis devrait par ailleurs bénéficier d'un allègement des impôts cantonaux sur une période limitée.
Le personnel du site de Prangins renoncera à une partie de l'augmentation salariale prévue pour cette année et les employés travaillant 37,5 heures par semaine verront leur temps de travail relevé à 40 heures hebdomadaires.
Novartis s'est par ailleurs engagé à investir dans le site, en modernisant l'usine de production et en demandant son homologation par l'Agence fédérale américaine des médicaments (FDA). Des décisions dont se félicite le gouvernement vaudois dans un communiqué.
Pour les salariés touchés par les licenciements à Bâle, le groupe s'est engagé à trouver pour un tiers d'entre eux d'autres postes au sein du groupe. Le laboratoire compte également agrandir son siège à Bâle, qui doit accueillir d'ici 2030 environ 10.000 salariés, contre 7.000 actuellement.
Plan de restructuration mondial
Fin octobre 2011, le laboratoire helvétique avait divulgué un plan de restructuration prévoyant la suppression de 2.000 emplois dans le monde (y compris les 760 de Bâle et les 320 de Prangins).
Vendredi, le groupe a annoncé une nouvelle vague de licenciements touchant 2.000 emplois aux Etats-Unis, pour faire face à l'expiration d'un important brevet et l'échec rencontré sur plusieurs médicaments.
agences/pym
Employés et municipalité satisfaits
Le résultat des négociations est meilleur que prévu, car Novartis va investir. La situation s'est complètement renversée", a déclaré Jacob Zijlstra, président d'une commission du personnel de Novartis.
"Tout le monde est heureux, c'est incroyable", a-t-il ajouté. "Non seulement, le site est sauvé, mais l'entreprise va investir en plus 40 millions pour l'améliorer", s'est réjoui Jacob Zjilstra, cadre de Novartis et cheville ouvrière du plan de sauvetage. "Cela garantit le maintien des emplois sur une longue durée. C'est une belle victoire du personnel", a-t-il souligné.
La Municipalité de Nyon s'est déclaré pour sa part "soulagée" d'apprendre que Novartis maintient le site de Nyon-Prangins, et ce sans licenciements. Elle souligne que ce résultat est dû à l'engagement concerté des autorités locales, régionales et fédérales avec la direction de Novartis.
L'exécutif salue également l'engagement remarquable des collaborateurs de Novartis. Il prend acte du changement de position de Novartis, qui s'engage même à procéder à de nouveaux investissements.