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L'UE s'attend à un accord rapide sur la dette grecque

25 au 29 janvier, optimisme au Forum économique mondial, à Davos--Les responsables européens se montrent positifs, notamment au niveau d'un accord entre la Grèce et ses créanciers. "Si vous comparez aujourd'hui avec les cinq derniers mois, la zone euro est un autre monde", assure le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi (à gauche). Pourtant, l'agence d'évaluation financière Fitch vient d'abaisser la note de 5 pays de la zone euro. Et le Premier ministre britannique David Cameron réitère que le projet franco-allemand de taxe sur les transactions financières est une "folie". [REUTERS - Yves Herman]
Mario Draghi et Olli Rehn se sont montrés particulièrement optimistes sur les chances d'arriver à un accord sur la dette grecque. - [REUTERS - Yves Herman]
Les responsables européens, réunis vendredi à Davos, veulent croire que l'issue est enfin proche après plus de deux ans de crise, à la faveur d'un accord présenté comme imminent entre la Grèce et ses créanciers alors que l'agence d'évaluation financière Fitch a abaissé la note de 5 pays de la zone euro.

Le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn a renforcé le camp des optimistes, ébranlé ces derniers jours par les atermoiements entourant la négociation entre la Grèce et ses créanciers privés. "Nous sommes sur le point de conclure un accord, si ce n'est pas aujourd'hui (ce vendredi), ce sera sans doute ce week-end", a-t-il assuré au 42e Forum économique mondial (WEF) à Davos

Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, s'est de son côté montré le plus enthousiaste, au regard des pas déjà accomplis par la zone euro. "Les progrès sont spectaculaires", a-t-il affirmé . "C'est étonnant, si vous comparez aujourd'hui avec les cinq derniers mois, la zone euro est un autre monde", a-t-il assuré.

Le patron de la première banque allemande, Deutsche Bank, s'est dit lui aussi confiant vendredi dans le fait qu'un accord entre la Grèce et ses créanciers privés était sur le point d'être trouvé, les banques étant prêtes à accepter "presque 70% de pertes".

Cette décote sera nécessaire, car cet accord doit permettre que la dette grecque soit ramenée à 120% de son Produit intérieur brut (PIB) d'ici à 2020, comme l'a déjà exigé le Fonds monétaire international (FMI), a averti vendredi le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, qui participait à Davos au même débat que Olli Rehn.

Possible renforcement du FMI

"Si l'Europe est capable de trouver la volonté politique et un consensus pour construire un "pare-feu" plus efficace, alors nous verrons le FMI et ses principaux actionnaires (donc les Etats-unis) et les économies émergentes très disposées à essayer de renforcer ces efforts", a affirmé le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithne à Davos.

Il a cependant averti que cela ne pourrait être "un substitut pour une réponse européenne plus efficace". La directrice générale du FMI Christine Lagarde a réclamé 500 milliards de dollars de fonds supplémentaires pour son institution pour être en mesure de répondre efficacement à la crise dans le monde.

Les Européens ont déjà promis une contribution de 150 milliards d'euros, dans l'espoir que d'autres pays en dehors de la zone euro et de l'Europe leur emboîtent le pas. Les responsables européens sont encouragés dans leur relatif optimisme par l'accalmie qui prédomine sur les marchés depuis le début de l'année.

agences/mre


FITCH ABAISSE LA NOTE DE CINQ PAYS DE LA ZONE EURO

L'agence d'évaluation financière Fitch a abaissé vendredi la note de l'endettement à long terme de cinq pays de la zone euro, dont l'Italie et l'Espagne. La Belgique, la Slovénie et Chypre ont également vu leur note réévaluée.

La note de l'Italie a été abaissée de deux crans à "A-", celle de l'Espagne de deux crans à "A", celle de la Belgique d'un cran à "AA", celle de la Slovénie de deux crans à "A" et celle de Chypre d'un cran à "BBB-". Fitch avait mis sous surveillance les notes de ces cinq pays, en plus de celle de l'Irlande qui a été confirmée à "BBB+".

Toutes ces notes s'accompagnent d'une "perspective négative", ce qui signifie que Fitch envisage de les abaisser encore. L'agence a invoqué dans un communiqué "la détérioration marquée des perspectives économiques", au moment où de plus en plus d'économistes tablent sur une année de récession ou au mieux de stagnation pour eux en 2012.

Or "du point de vue de Fitch, la crise de la zone euro ne sera résolue que quand il y aura une reprise économique généralisée. Il est évident que de nouvelles réformes substantielles seront nécessaires pour assurer la stabilité économique et financière, y compris une intégration budgétaire plus importante", a ajouté l'agence.

"Un 'éclatement' de la zone euro ne peut pas être complètement écarté", d'après Fitch. L'agence salue toutefois les progrès faits par la zone au fil des sommets et se dit persuadée que "les dirigeants européens feront fructifier ces engagements lors du sommet" de l'Union européenne le 30 janvier.

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Une faillite "très difficile pour la zone euro"

A Bruxelles, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso s'est toutefois montré un peu plus dramatique et a appelé vendredi à tout faire pour éviter un défaut de paiement de la Grèce, dans un appel implicite à accroître l'aide au pays si nécessaire.

"Nous pensons que si nos amis grecs font leur part du travail, nous devons les soutenir parce que ce serait très difficile non seulement pour la Grèce mais pour la zone euro s'il y avait un problème majeur, un problème de défaut en Grèce", a-t-il dit, interrogé par la presse sur la nécessité d'une aide accrue des autres pays européens en faveur d'Athènes.

"La Commission va tenir cette ligne sans ambiguïté", a-t-il martelé à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre belge Elio Di Rupo. "Tous ceux qui parlent de défaut de paiement de la Grèce ne savent pas de quoi ils parlent, parce que ce serait très difficile en premier lieu pour le pays mais aussi pour la zone euro dans son ensemble", a ajouté José Manuel Barroso.