Modifié

L'Allemagne veut mettre la Grèce sous tutelle

Angela Merkel a estimé qu'il s'agissait d'un pas important. [Yves Herman]
L'Allemagne est favorable à ce qu'un commissaire européen puisse opposer son veto à des décisions budgétaires du gouvernement grec. - [Yves Herman]
L'Allemagne veut que la Grèce abandonne sa souveraineté en matière de politique fiscale à un commissaire européen avant de bénéficier d'un second plan de sauvetage financier, a rapporté vendredi le "Financial Times", qui s'est procuré une copie de la proposition allemande.

Selon le  "Financial Times", un commissaire désigné par les ministres des Finances de la zone euro aurait le pouvoir d'opposer son veto à des décisions budgétaires prises par le gouvernement grec.

Ce projet circule alors que des discussions sont actuellement menées à Athènes sur la dette de la Grèce entre le gouvernement et les créanciers privés, et que les dirigeants européens doivent se réunir lundi à Bruxelles pour adopter un nouveau traité budgétaire européen.

"La consolidation du budget doit être accompagnée d'une direction stricte et d'un système de contrôle", indique le texte mentionné par le quotidien britannique et envoyé vendredi par Berlin aux autres capitales de la zone euro.

"Au vu de son adaptation jusqu'à présent décevante, la Grèce doit accepter un déplacement de sa souveraineté budgétaire vers un échelon européen pour un certain temps", estime le gouvernement allemand.

Progrès dans les tractations

Lucas Papademos à son arrivée au parlement, lundi soir. [Keystone - AP - Thanassis Stavrakis]
Lucas Papademos à son arrivée au parlement, lundi soir. [Keystone - AP - Thanassis Stavrakis]

En cours depuis trois semaines, des tractations visent à trouver un accord avec les créanciers privés de la Grèce pour l'effacement de quelque 100 milliards de créances, pour ramener la dette souveraine à 120% du PIB en 2020 contre 160% actuellement.

Vendredi à l'issue d'une réunion de deux heures avec le Premier ministre Lucas Papademos et le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, les créanciers, rassemblés au sein d'un lobby bancaire international, ont indiqué que "des progrès ont été réalisés".

Les discussions doivent se poursuivre samedi. L'Allemagne et la France ont de leur côté accueilli fraîchement vendredi les appels venant en particulier de la Commission européenne à une aide accrue des créanciers publics de la Grèce, avec une rallonge envisagée allant jusqu'à 15 milliards d'euros.

ats/pima

Publié Modifié

Augmentation des moyens du Fonds de secours

Après maintes tergiversations, l'Allemagne serait prête à accepter une augmentation des moyens du Fonds de secours de la zone euro, au-delà de 500 milliards d'euros, affirme le magazine WirtschaftsWoche à paraître lundi en citant des sources gouvernementales.

Selon l'hebdomadaire allemand, une possibilité serait d'unir les moyens du MES, le fonds de secours permanent qui doit entrer en fonction en juillet, avec ceux qui restent du FESF, le fonds européen de stabilité financière mis sur pied de manière temporaire en 2010.

Le FESF disposant encore d'environ 290 milliards d'euros, les capacités totales de prêts disponibles pourraient ainsi passer à 790 milliards d'euros, un pot commun qui permettrait à la zone euro de venir en aide à l'Italie ou l'Espagne si cela était nécessaire, selon la WirtschaftsWoche.

Ces derniers jours l'Allemagne s'est retrouvé sous la pression croissante de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international (FMI) pour accepter de doper les ressources disponibles pour les pays en difficulté de la zone euro, en échange de leurs efforts consentis sur la discipline budgétaire.

La Grèce exclut de céder sa souveraineté

La Grèce exclut de céder sa souveraineté à l'UE en matière de politique budgétaire, ont indiqué à l'AFP des sources gouvernementales grecques, réagissant à une proposition notamment allemande en ce sens présentée à la zone euro.

"Il y a effectivement une note informelle qui a été présentée à l'Eurogroupe" pour la mise sous contrôle européen permanent du budget de la Grèce, "mais la Grèce ne discute pas d'une telle éventualité, il est exclu que nous l'acceptions, ces compétences appartiennent à la souveraineté nationale", ont indiqué ces sources, après qu'une source européenne à Francfort eut confirmé l'existence d'une proposition de ce genre émanant de certains pays de la zone euro, dont l'Allemagne.