Vendredi soir dans la station grisonne, Eveline WidmerSchlumpf a ainsi rencontré la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, qui a demandé à la Suisse de contribuer aux efforts financiers pour faire face à la crise de la zone euro, a indiqué samedi à la presse la présidente de la Confédération.
Christine Lagarde n'a pas émis cette requête de manière officielle mais a énuméré les engagements des différents pays pour renflouer le FMI, a ajouté Eveline Widmer-Schlumpf. "Elle a évoqué une somme concrète pour la Suisse", a précisé la ministre des Finances, sans vouloir en révéler le montant. "La question doit désormais être discutée au sein du Conseil fédéral", a poursuivi Eveline Widmer-Schlumpf, ajoutant que "tout doit être fait pour réduire l'instabilité en Europe".
Le FMI, qui dispose actuellement d'un tout petit peu mois de 385 milliards de dollars de ressources, souhaite trouver 500 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à la crise de la zone euro. Ces ressources additionnelles sont demandées à ses Etats membres.
Accord fiscal en 2012 avec Washington
Auparavant, Eveline Widmer-Schlumpf a également eu des discussions sur le sujet délicat de l'accord fiscal entre la Suisse et les Etats-Unis avec le ministre américain des Finances, Timothy Geithner. "Nous souhaitons aboutir à un accord cette année encore avec Washington", a déclaré la présidente de la Confédération, précisant que le Parlement devrait donner son aval, "ce qui peut prendre du temps".
Les points essentiels de cet accord ont été réglés mais les discussions buttent sur certains détails, notamment sur ce que les banques concernées devront verser.
Faisant référence à la reprise de la banque privée saint-galloise Wegelin en raison de ses démêlés avec la justice américaine, Eveline Widmer-Schlumpf a assuré samedi que l'accord devait permettre d'éviter que d'autres établissements bancaires connaissent le même sort. Au total, onze banques suisses sont dans le collimateur du fisc américain, parmi elles Credit Suisse, Julius Baer et la banque cantonale de Bâle.
Entente avec Schäuble
Autre rencontre cruciale pour la ministre des Finances, celle avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble au sujet de l'accord fiscal entre Berne et Berlin. Signé en août 2011, ce dernier est fortement remis en cause par les Länder sociaux-démocrates. Les deux ministres se sont néanmoins entendus pour soutenir l'accord: "La question est de savoir comment nous voulons atteindre l'équité fiscale", a dit Mme Widmer-Schlumpf.
"Selon la procédure d'entraide administrative, un certain nombre de cas pourraient être poursuivis et quelques centaines d'autres ne sont pas réglementés. Mais on peut pousser une quantité de gens a remplir leurs obligations fiscales de manière anonyme et c'est là notre approche", a-t-elle fait valoir.
ats/pbug
Véritable marathon diplomatique
La présidente de la Confédération a également eu l'occasion de s'entretenir à Davos avec le secrétaire de l'ONU Ban Ki-Moon. Elle lui a fait part du souhait de la Suisse de renforcer sa présence au sein des organisations internationales.
Samedi, elle a en outre rencontré le président du Mexique Felipe Calderón, qui vient de reprendre la présidence du G20 et auquel elle a réaffirmé la volonté de la Suisse d'être plus fortement impliquée dans le processus de décision du groupe des pays les plus riches de la planète.