Les données transmises ne sont pas celles des clients des banques mais portent sur les activités commerciales de ces instituts avec les Etats-Unis. Elle doivent être remises dans le cadre de procédures ordinaires de surveillance et d'entraide judiciaire.Actuellement, des procédures d'entraide sont pendantes contre deux établissements.
A l'issue de la séance du Conseil fédéral mercredi, le porte-parole du gouvernement André Simonazzi a refusé de donner davantage de précisions sur les nombreuses questions ouvertes, alors que les négociations sur l'accord fiscal avec Washington sont en cours. Personne ne lâche non plus le nom de la banque concernée.
Banques contactées directement
Selon l'Office fédéral de la justice, le ministère américain de la justice a demandé le 9 décembre directement à certains établissements bancaires suisses de lui remettre jusqu'à la fin de l'année des données sur leurs activités aux Etats-Unis. Washington voulait utiliser ces documents comme preuves dans le cadre d'enquêtes pénales contre ces banques ou pour un accord sur la suspension de poursuites pénales.
Certaines semblent avoir répondu à cette demande. La banque cantonale bâloise et d'autres établissements ont transmis fin 2011 des données anonymisées, a dit un porte-parole de la banque, confirmant une information de la radio alémanique DRS.
"Le secret bancaire a donc été respecté". Les établissements bancaires ont le droit de transmettre d'elles-mêmes des documents dans le cadre d'une procédure de surveillance, à condition que les noms des clients et de leurs conseillers soient supprimés, conformément au droit suisse, précise la FINMA.
Données sur les employés inculpés
Onze établissements se trouvent actuellement dans le collimateur de la justice américaine, en croisade contre l'évasion fiscale. Parmi elles Credit Suisse, Julius Baer, la banque cantonale de Bâle et la Banque cantonale de Zurich. Egalement sous pression, la banque privée saint-galloise Wegelin a vendu vendredi ses affaires non américaines au groupe Raiffeisen.
L'autorité américaine des marchés (SEC) pourra livrer au département américain de la justice les données non codées qu'elle possède déjà sur certains collaborateurs de banques inculpés, précise l'OFJ. Ces derniers mois, la justice américaine a inculpé de nombreux banquiers soupçonnés d'avoir aidé des contribuables américains à échapper au fisc. Ces employés ont notamment récupéré des clients qui fuyaient UBS.
Accord prévu cette année
Le Conseil fédéral a décidé la semaine dernière de continuer, en principe, à ne délivrer que des données cryptées. Il en a informé lundi la commission de l'économie du Conseil National. Un décodage généralisé des noms de collaborateurs concernés est prévu dans le cadre d'une solution globale au différend fiscal avec Washington. Selon le DFF, la transmission de ces documents est importante dans le cadre des négociations avec Washington. Le ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf veut aboutir à un accord fiscal avec les Etats-Unis "cette année encore".
ats/lan