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L'industrie horlogère sauve le commerce extérieur

L'horlogerie suisse s'intéresse aux marchés asiatiques. [Gaëtan Bally]
L'horlogerie est toujours la locomotive du commerce extérieur helvétique. - [Gaëtan Bally]
Le commerce extérieur suisse a souffert de la cherté du franc et de la détérioration de l'économie mondiale en 2011. Les exportations ont crû de 2,1% (+7% en 2010), à 197,6 milliards de francs et les importations ont stagné à 173,7 milliards de francs (-0,1%). Au final, la balance commerciale boucle sur un nouvel excédent record de 23,8 milliards grâce à l'industrie horlogère et à la forte demande asiatique.

Industrie horlogère et forte demande asiatique ont sauvé le commerce extérieur suisse l'an dernier. Après avoir bondi de 7% en 2010, les exportations ont progressé de 2,1%, à 197,6 milliards de francs. Cette valeur demeure toutefois inférieure de neuf milliards au niveau record relevé en 2008.

Fortes réductions de prix

La croissance s'est essoufflée dans le courant de l'année, virant même au rouge au troisième trimestre. Elle a retrouvé des couleurs ensuite à partir de septembre, mois durant lequel la Banque nationale suisse (BNS) a instauré son taux plancher de 1,20 franc pour un euro. Une mesure soulageant quelque peu l'industrie d'exportation helvétique.

L'appréciation du franc a, du reste, contraint les exportateurs à de fortes réductions de prix. Ceux-ci accusent la plus forte baisse (-5,5%) jamais enregistrée, selon les donnés de l'Administration fédérale des douanes (AFD) publiées jeudi. La plupart des branches essuient un repli. Seules quatre d'entre elles ont accru leurs ventes à l'étranger.

L'industrie horlogère se place sans conteste en tête, avec un essor de 19,3%, à 19,3 milliards de francs - un montant historique. L'industrie métallurgique a réalisé une performance nettement plus modeste, progressant de 2,2% à 13,02 milliards de francs. Suit celle des machines et de l'électronique, avec une légère augmentation, de 1,2% à 36,9 milliards.

Secteur de la chimie morose

La catégorie des denrées alimentaires, des boissons et du tabac a grappillé 0,6% à 7,4 milliards de francs. Le café a cartonné (+19%). Les exportations de chocolat, boissons et fromage ont, en revanche, diminué (de 3% pour le premier, de quelque 6% pour les deux autres).

Morose aussi le secteur de la chimie, principal exportateur suisse. Ses livraisons ont décliné de 1,7% à 74,6 milliards de francs. Hormis les médicaments immunologiques, les autres produits ont tous subi un reflux. La branche est sous pression, en raison notamment de l'expiration de brevets et des mesures budgétaires en Europe.

Les instruments de précision, l'industrie des matières plastiques et celle de l'habillement ont pour leur part reculé de quelque 3 à 4%. Le secteur textile a fléchi de 7%. L'industrie du papier et des arts graphiques, qui a considérablement taillé dans ses effectifs l'an passé, arrive en queue de peloton (-12,5%).

Forte demande asiatique

Conséquence de la crise de la dette et de la dégradation conjoncturelle sur le Vieux Continent, la demande européenne a légèrement régressé (-0,7%). Les ventes se sont accrues avec la Belgique (+9,5%) et l'Allemagne (+5,5%), premier partenaire commercial de la Suisse. Elles ont en revanche stagné avec l'Italie et se sont effritées avec la France, l'Espagne et le Royaume-Uni.

A contrario, les livraisons en direction de l'Asie, moteur de croissance, se sont envolées de quelque 10%. Elles ont grimpé de 19,2% avec la Chine et de 18,8% avec Hong Kong. Les exportations vers l'Inde (+15,2%) et vers Taïwan (+14,3%) ont également fortement augmenté. Les livraisons en direction du Japon ont en revanche stagné.

S'agissant des importations, elles ont maintenu leur niveau de 2010 (-0,1%) à 173,7 milliards de francs. Les trois derniers trimestres se sont révélés négatifs. Les prix à l'entrée se sont, par ailleurs, amoindris de 2%, note l'AFD. Au final, la balance commerciale boucle sur un nouvel excédent record de 23,8 milliards de francs.

ats/dk

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Les montres-bracelets s'exportent bien

L'horlogerie suisse a vécu une année remarquable. Tout au long de 2011, la tendance à la croissance est restée très marquée, seul le mois de juin enregistrant une progression des envois à un seul chiffre, soit tout de même 9,2%. Avril et mai ont présenté la plus vive expansion, avec chaque fois un taux supérieur à 30%.

Une croissance d'autant plus remarquable qu'elle est intervenue dans un contexte de vive appréciation du franc. La vigueur de la monnaie helvétique a particulièrement pesé sur les marges et les prix de vente. Reste que l'industrie horlogère suisse a su tirer profit d'une demande solide ainsi que d'une présence accrue sur l'ensemble de la planète.

Elle a aussi bénéficié de marchés à fort potentiel, comme la Chine et Hong Kong, moins touchés par l'évolution des taux de change. Premier débouché des montres suisses, Hong Kong a conforté sa position, les exportations y bondissant sur l'ensemble de l'année de 28,3% à plus de 4 milliards de francs.

De manière générale, l'Asie a représenté un important moteur de croissance, avec aussi la Chine, désormais 3e marché pour les gardes temps helvétiques devant la France.

Les montres-bracelets ont représenté l'essentiel des exportations, générant 94% de la valeur totale, soit 18,1 milliards de francs (+19,3%).