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UBS et Credit Suisse visés par la Comco

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UBS, notamment, aurait collaboré avec d'autres banques pour influencer les taux Libor et Tibor. - [Alessandro Della Bella]
La Comco a ouvert une enquête contre UBS et Credit Suisse, ainsi que plus de dix banques étrangères, sur de possibles accords cartellaires. Ces établissements sont notamment soupçonnés d'avoir collaboré pour influencer les taux de référence Libor et Tibor.

Outre les deux grandes banques helvétiques, l'enquête concerne les établissements Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ, Citigroup, Deutsche Bank, HSBC, JP Morgan Chase & Co, Mizuho Financial, Rabobank, Royal Bank of Scotland, Société Générale et Sumitomo Mitsui Banking Corporation, indique vendredi la Commission de la concurrence (Comco) dans un communiqué. D'autres intermédiaires sont concernés.

Etablis par des associations bancaires, le Libor et Tibor correspondent au taux d'intérêt moyen que les banques pratiquent lorsqu'elles se prêtent de l'argent entre elles sur les places financières de Londres et Tokyo. Ils sont calculés quotidiennement sur la base de données fournies par un groupe spécifique de banques.

Les deux taux servent aussi de référence pour calculer les taux d'intérêts pratiqués sur d'autres types de prêts, comme ceux accordés aux entreprises. L'enquête doit permettre d'établir si les traders des banques concernées ont pu, sur la base des accords supposés, bénéficier d'une distorsion des taux les avantageant.

Autres pratiques douteuses

Le gendarme de la concurrence soupçonne également les spécialistes en négoce des établissements visés de s'être concertés sur les spreads, à savoir les différences entre les cours d'achat, respectivement de vente, pour des produits dérivés.

Ces pratiques auraient permis aux établissements concernés de vendre ces véhicules d'investissements aux clients à des conditions désavantageuses pour ces derniers, selon la Comco. Son enquête doit au final déterminer les effets de ces comportements sur la concurrence.

Une porte-parole d'UBS a indiqué que le numéro un bancaire helvétique prenait "très au sérieux" l'enquête de la Comco. Elle a assuré que la banque entendait "coopérer entièrement" avec le gendarme de la concurrence.

Suspension au Japon

Pour mémoire, en décembre dernier, le régulateur financier du Japon avait ordonné la suspension temporaire des activités dans les dérivés des filiales de négoce nipponnes d'UBS et de la banque américaine Citigroup pour les même motifs qui ont incité la Comco à ouvrir son enquête.

L'interruption avait duré une semaine pour UBS, soit du 10 au 16 janvier, et du 10 au 23 janvier pour Citigroup. La Financial Service Authority britannique avait jugé les opérations dénoncées "injustes et malveillantes" du fait qu'elles pouvaient rompre l'équité des marchés.

Auparavant, soit en mars 2011, le quotidien britannique Financial Times avait affirmé que les autorités américaines, britanniques et japonaises enquêtaient sur l'ensemble des banques ayant participé au calcul du Libor pour les emprunts interbancaires en dollars, entre 2006 et 2008.

ats/dk

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